. Au moins 80 morts dans un double attentat Le Temps-agences - Au moins 80 personnes ont été tuées dans des attentats hier à Bagdad, dont 71 dans l'explosion de deux voitures piégées près d'un marché très fréquenté du centre de la capitale irakienne, selon la police. Une épaisse fumée noire s'est élevée au-dessus de la ville, après les trois déflagrations successives qui se sont produites, un an, selon le calendrier lunaire musulman, après l'attaque de la mosquée chiite de Samarra (95km au nord de Bagdad) à l'origine d'une vague de violences intercommunautaires à Bagdad et dans le centre de l'Irak. Le double attentat à la voiture piégée a frappé le marché animé de Chorja, près de la rive orientale du Tigre et du bâtiment abritant la Banque centrale. Les déflagrations ont eu lieu à une minute d'intervalle. Les deux véhicules en stationnement ont sauté peu après que le gouvernement irakien eut appelé à la commémoration de l'attentat de Samarra. Les explosions ont fait au moins 71 morts et près de 165 blessés. Les personnes touchées ont été transportées vers l'hôpital Al-Kindi, situé à proximité dans un secteur essentiellement chiite, théâtre depuis le début de l'année d'une série d'attentats à la bombe meurtriers. Environ une demi-heure plus tôt, une bombe dissimulée dans un sac avait explosé près d'un restaurant de Falafels à emporter très fréquenté du secteur de Bab Al-Charqi. Au moins neuf personnes avaient été tuées et 19 autres blessées dans cette première déflagration, selon la police. Ces attentats ont été commis dans les quartiers des marchés sur la rive orientale du Tigre, en dépit du renforcement de la sécurité dans la capitale irakienne. Les forces américaines et irakiennes ont lancé une nouvelle opération visant à faire cesser les violences intercommunautaires, en hausse depuis l'attentat de février 2006 de Samarra. Dans la capitale hier, des axes routiers et ponts avaient été bouclés en prévision des 15 minutes de commémoration à l'appel du Premier ministre Nouri Al-Maliki. Le chef du gouvernement avait diffusé un communiqué, appelant à chanter "Dieu est grand" dans toutes les mosquées et à faire retentir les cloches de toutes les églises. L'attentat de Samarra a plongé "le pays dans la violence aveugle, dans laquelle des dizaines de milliers d'innocents ont été tués", a de son côté souligné le grand ayatollah Ali Al-Sistani, principal dirigeant chiite en Irak, dans un communiqué diffusé hier. Il a exhorté le gouvernement irakien à reconstruire la mosquée de Samarra, dont le dôme a été partiellement détruit. Depuis l'explosion, l'édifice est fermé et surveillé par des policiers. Ali Al-Sistani a également appelé les croyants, qui souhaitaient commémorer l'attentat, à faire preuve de retenue et à ne rien faire qui puisse nuire aux sunnites.