Quatre membres d'une même famille froidement exécutés par un soupirant éconduit. Tunis- Le Temps : La ville du Kef, précisément le quartier du combattant, a été secoué, il y a une dizaine de jours par un crime atroce qui a décimé une famille entière quelques instants avant la rupture du jeûne. Armé d'une hache, d'un couteau et d'une arme à feu, un tueur fou s'est déchaîné sur cette paisible famille. Dans sa rage meurtrière, il fit une première victime sur le seuil de la maison puis exécuta froidement trois autres membres de la famille. Un véritable bain de sang dont le coupable est un homme d'une trentaine d'années, garde national de son état, ayant totalement perdu son discernement pour basculer dans une violence aveugle. Un terrible enchaînement de circonstances anodines voire futiles allait mener à cette abominable tuerie rapportée sur les colonnes de l'hebdomadaire Sabah El Khair. Tout a commencé lorsque Samia, une jeune étudiante de 26 ans a tapé dans l'œil du jeune homme. Peu de temps après, il se présenta au domicile de Samia pour demander sa main, respectant en cela les coutumes. Il fut toutefois éconduit par la famille de la jeune fille dont les parents voyaient d'un mauvais œil cette perspective d'une union qu'ils ne souhaitaient pas. Silencieuse, la fille se rangea à l'avis de ses parents. C'était sans compter sur la persévérance de ce jeune homme qui ne tarda pas à revenir à la charge dès le lendemain. Cette fois-ci, la fin de non recevoir fut plus brutale puisqu'on refusa de le recevoir, allant même jusqu'à le congédier. Ravalant sa rage et sa colère, le jeune homme s'en alla, ruminant probablement des projets de vengeance. Touché dans son amour-propre, au lieu de voir la réalité en face, il préféra se plonger dans des fantasmes. Son ressentiment était tel qu'il bascula irrémédiablement… Il s'arma lourdement. Armes blanches et arme à feu en bandoulière discrète, il se dirigea vers le domicile de ceux qui avaient eu le tort de le rejeter. De toute évidence, dans un état second, le désir de vengeance obscurcissait sa raison. La mère tenta bien de s'interposer sur le seuil de la demeure. Il l'exécuta froidement et pénétra dans la maison. Samia sera sa seconde victime. D'un coup de feu, il la tua avant de s'acharner ensuite sur le père de famille et la sœur de celle dont il voulait la veille obtenir la main. Quatre victimes en quelques instants. Quatre victimes qui tombèrent alors que, gage d'une journée paisible, Les familles préparaient leurs tables d'Iftar. Ce fut l'effroi dans le voisinage. En quelques minutes, la terrible nouvelle se propagea comme une traînée de poudre. “Quatre personnes étaient tombées suite à un accès de folie meurtrière” : la ville, sous le choc, apprenait la terrible et sanglante nouvelle… Pour l'heure, l'enquête se poursuit et devrait, dans les jours qui viennent, établir les responsabilités de ce meurtre atroce qui tient autant du crime passionnel que de l'accès de folie meurtrière.