* 1ère économie africaine et 5ème arabe Après la récente publication du rapport « Doing Business » par la Banque Mondiale et la Société Financière Internationale, le Forum Economique de Davos passe au peigne fin l'évolution des facteurs compétitifs des économies couvertes par le rapport. Une multitude d'analyses économiques qui dressent des tableaux comparatifs entre pays, qu'ils soient développés, en voie de développement ou sous développés. Mais qu'en est-il de leur fiabilité et de leur crédibilité surtout que les conclusions peuvent diverger d'un rapport à l'autre sur un même point ?. Et dire que l'économie américaine, « auteur » du choc financier, arrive en tête du classement du rapport mondial sur la compétitivité, abstraction faite de l'instabilité qui règne sur son marché. Le Forum Economique de Davos a rendu public hier les résultats de son rapport annuel traitant de la compétitivité économique de 134 économies. Une présentation exhaustive du classement 2008/2009 de la Tunisie par pilier a été donnée hier à l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) par M.Chékib Nouira, président de l'IACE. La Tunisie a été classée cette année 36ème sur 134 pays. «Un classement exceptionnel », affirme M.Chekib Nouira. Pourquoi pas ?. Au moment où le classement mondial de Davos place la Tunisie dans le top 50 des économies les plus compétitives du monde. Ceci dit, le fait d'occuper la 36ème place mondiale dénote systématiquement d'une économie tunisienne assez compétitive, disposant d'avantages compétitifs en matière d'attraction de capitaux. Trois autres économies s'ajoutent au classement 2008/2009 pour finir avec 134 pays contre 131 pays un an auparavant. L'économie tunisienne a occupé le 1er rang africain et le 5ème arabe en matière de compétitivité. Même si une régression de quatre places a été enregistrée par rapport à l'année dernière (32ème sur 131 pays). Quatre pays arabes ont devancé cette année la Tunisie. Il s'agit de Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweït. Des pays pétroliers qui ont mobilisé les recettes énergétiques dans l'amélioration du climat des affaires de manière à doper le rythme de la croissance. Le regroupement des pays selon le PIB/habitant classe la Tunisie à la troisième place après la Malaisie et la Thaïlande, soit dans le groupe des économies axées sur l'efficacité (dans le deuxième stade de développement). A noter que la Tunisie a été classée l'année dernière dans le groupe transitoire allant du 1er au second stade de développement. Douze piliers ont été retenus pour mesurer le degré de compétitivité globale de l'économie tunisienne. Il s'agit essentiellement : des institutions, de l'infrastructure, de la stabilité macro-économique, de l'enseignement primaire et universitaire, du marché du travail, du marché financier, de l'aptitude technologique et de la sophistication des affaires.
L'efficience du marché de travail fait défaut Sur 12 piliers, nous enregistrons 9 baisses dans le classement annuel, deux hausses et une stagnation. Les améliorations ont été réalisées dans le pilier : enseignement supérieur et formation (+3) et dans l'efficience du marché de biens (+1). La Tunisie est le premier pays africain et arabe en matière de compétitivité dans l'enseignement supérieur et formation. Toutefois, l'efficience du marché de travail fait défaut. En effet, un retard considérable est constaté en matière d'efficience du marché de travail en rétrogradant du 78ème rang au 103ème, perdant ainsi 25 places par rapport à l'année dernière. Il s'agit essentiellement d'une inéfficience dans l'utilisation des talents ou encore d'une inadéquation entre les profils requis et les compétences mobilisées sur le marché du travail. Toujours dans le sillage des retards enregistrés, nous notons une baisse de 11 places dans le classement en matière de sophistication du marché financier. Par ailleurs, en terme de stabilité macro-économique la Tunisie a été classée 75ème sur 134 pays alors qu'elle a été classée l'année dernière 72ème sur 131 pays. Même s'il n'y pas un commun accord sur l'intégralité des résultats publiés et indépendamment de l'ampleur et de l'intégrité des facteurs pris en compte, le rapport annuel du Forum Economique de Davos reste une référence aussi bien pour le monde des affaires que celui du politique. Néanmoins les conclusions parfois contradictoires peuvent fausser les perceptions.