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« Pas de panique ! Nous sommes loin de la zone rouge », affirme le gouverneur de la BCT
Crise financière internationale
Publié dans Le Temps le 11 - 10 - 2008

Les crédits immobiliers sont encadrés en Tunisie
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70% des placements à l'étranger sous forme de titres souverains
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Le pourcentage des investissements étrangers à risque ne dépasse pas les 3% de la capitalisation boursière
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Aucune sortie pour financement international n'est prévue au cours des années 2008/2009
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« La récente dégringolade de la Bourse de Tunis est imputable à des raisons psychologiques et non pas logiques »
Les journées boursières sombres qui ont terni au début de la semaine en cours les places financières internationales ont suscité la panique du monde entier. En Tunisie, les réactions varient entre angoisse d'une part, confiance de l'autre sans omettre ceux qui sont totalement dans le flou et à côté de la plaque. Les interrogations sur les éventuels effets de contagion de la crise sur l'économie et le système financier tunisien se posent pour la Tunisie . Sommes-nous à l'abri de la zone de risques ?. Y a-t-il des symptômes de contagion ?. Quels sont les effets « indésirables » directs, indirects ou croisés de la crise sur la consolidation du rythme de la croissance et la préservation des équilibres globaux ?. Qu'elle est la réalité du marché financier tunisien et sommes-nous immunisés contre ?...etc. M.Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT a essayé hier lors d'un point de presse d'apporter des éléments de réponses aux doléances manifestées par les uns et les autres. Un message clair a été lancé: la Tunisie demeure hors de la zone rouge.
Avant d'évoquer les arguments qui plaident pour une situation quasi-saine pour le marché financier tunisien, M.Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT a passé en revue l'historique de la crise financière internationale. Mise à part la crise américaine des crédits immobiliers à risques, le développement des produits financiers sophistiqués, notamment les produits dérivés et la « titrisation »*, a amplifié l'écart entre le secteur réel et le secteur financier. Et c'est la goutte qui a fait déborder le vase. Taux d'intérêts excessifs, une accumulation des opérations de prêts obligataires, créances irrecouvrables, faillite des banques, défaut de liquidité sur les marchés monétaires...Une crise de confiance s'est alors installée sur les places financières que ce soit entre les banques et les épargnants ou encore entre les banques, lesquelles répugnent de se prêter entre elles. Les facteurs précédemment cités sont derrière le déclenchement de la crise aux Etats-Unis pour se propager ensuite en Europe. « C'est pour la première fois dans l'histoire, que les pays émergents ne sont pas auteurs de la crise financière, mais par contre subiront quand même ses retombées négatives », affirme le gouverneur.
S'agissant du marché financier tunisien, M.Taoufik Baccar affirme : «Les facteurs turbulents et déterminants du récent choc financier ne sont pas présents en Tunisie».
Explications: les crédits immobiliers ne représentent en Tunisie que 10% du PIB. Les crédits octroyés sont encadrés et ne dépassent pas les 80% du prix de l'immobilier ; la durée de remboursement a été échelonnée sur 25 ans maximum, les taux d'intérêts ne sont pas flottants ; le taux effectif global (TEG)** a été récemment ramené à 20% au lieu de 30% et les prélèvements sur les ménages ne dépassent pas 40% de leurs revenus. Le Gouverneur de la BCT a par ailleurs souligné qu'un pourcentage non négligeable d'acquisitions immobilières est financé par les fonds nationaux dont le FOPROLOS.
Concernant les opérations de titrisation et l'utilisation des produits dérivés, ils sont très rares en Tunisie. « Seulement, deux opérations de titrisation ont été réalisées en Tunisie...des opérations surdimensionnées ne faisant pas l'objet de risques réels», affirme M.Baccar.
Les arguments avancés par le gouverneur dénotent de la divergence et de la dissimilitude entre le paysage financier tunisien et son homologue international.

Seuls 30% des avoirs en devises sont placés auprès des banques
S'agissant des inquiétudes relatives à la volatilité des placements tunisiens sur les marchés internationaux, le gouverneur de la BCT affirme : «Aucun incident n'est encore survenu...Nous ne disposons pas de placements auprès des banques contaminées, nos placements ne sont pas concentrés et sont géographiquement dispatchés», explique le gouverneur.
Pour ce qui est du sort des investissements étrangers en Bourse, M.Taoufik Baccar a fait remarquer que les cas de volatilité sont infimes du fait que le nombre des actions est limité.
En effet, les investissements directs étrangers en Bourse ne dépassent pas 25%. 90% des placements sont dits stratégiques et les 10% restants sont des investissements flottants. « Sur les 10% de placements flottants, seuls 3% pourront susciter des ennuis», affirme le gouverneur.
Et d'ajouter : « Il n'y a rien d'alarmant sur le paysage financier tunisien ».
Concernant les problèmes de liquidité, le gouverneur a affirmé que le marché monétaire tunisien est loin de toute situation de sous liquidité. D'ailleurs, 615 MDT d'excédents de liquidité ont été épongés par la Banque centrale, additionnés à 915 MDT de réserves obligataires. L'encours journalier du marché interbancaire est estimé à 610MDT. Donc du point de vue liquidité, le marché monétaire tunisien semble être hors de la zone rouge.
Au sujet de la récente dégringolade de la Bourse de Tunis, notamment celle observée lors des journées du lundi, mardi et mercredi de la semaine en cours, le gouverneur a écarté toute raison logique à cette baisse de régime. «Ce sont plutôt des facteurs psychologiques qui expliquent la baisse qu'a connue la cote de Tunis au cours de la semaine en cours », avance le gouverneur.
Grosso modo et selon les arguments explicités par le gouverneur de la BCT, nous ne pouvons qu'écarter toute incidence directe sur le marché tunisien. Néanmoins et comme tous les pays du monde, l'économie tunisienne n'est pas exempte des effets indésirables indirects liés notamment à une récession mondiale approuvée hier par le FMI. Ainsi et pour limiter les effets d'une éventuelle baisse des échanges commerciaux avec l'Union Européenne, le gouverneur plaide pour un développement, une diversification et un renforcement des marchés à l'export. Et en attendant la stabilité du marché international, la Tunisie continuera d'accorder la priorité au secteur réel et de restreindre les placements des avoirs en devises sur les places internationales de manière à garantir la stabilité plutôt que l'efficacité du marché.
Yosr GUERFEL
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Lexique :
*Titrisation : La titrisation est une technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c'est-à-dire pour lequel il n'y a pas véritablement de marché, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d'actifs titrisés, sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations. (Source : les mots de la finance).
** Taux effectif global (TEG) : C'est le taux qui est censé représenter le coût réel pour le client. Il intègre les coûts associés obligatoires contractuellement, à savoir frais de dossiers, commissions diverses, coût de garanties particulières. Le taux effectif global ou TEG a été mis en place afin de permettre aux consommateurs de comparer sur une seule et même base les propositions de crédit effectuées par des établissements de crédits différents. (Wikipedia).


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