Depuis plusieurs semaines les médias consacrent une grande partie de l'actualité à la crise qui frappe le monde de la Finance. En Europe, les gouvernements sont mobilisés par l'événement. Réunion sur réunion n'arrivent pas à mettre les uns au diapason des autres. On est d'accord pour sauver la barque ; pour les moyens on semble patauger au point d'envisager de faire marche arrière sur un chemin résolument et, peut-être , trop ostentatoirement suivi depuis des décennies. Le courage, reconnaissons-le, y est quelque part, même s'il ne fait pas l'unanimité : " Nous avons fait fausse route, il est temps de changer les règles du jeu ". A constater tout simplement. En attendant, il faut rassurer ; aucune banque importante ne sera lâchée ; les dépôts sont plus ou moins garantis, sans toutefois quelques coups bas à la solidarité du Continent. Aux Etats-Unis, la réaction est primaire, sans nuance : 7000 milliards et tout rentrera dans l'ordre. Dont acte. Et le monde arabe dans tout ça, n'est-il pas suffisamment lié d'affaires avec l'Ancien et le Nouveau Continents pour mériter une part du déficit ? Si oui pourquoi cette discrétion des pouvoirs publics ? Les opérateurs ici ne mériteraient-ils pas d'être éclairés, au besoin rassurés ? Surtout sachant qu'à l'instar des bourses occidentales, les bourses arabes n'arrêtent pas d'afficher des chiffres inquiétants sur le fléchissement de plus d'un indice. Ce sont les questions mises sur le plateau de la chaîne Al-Jazeera dans son émission " Derrière l'information " du mercredi 8 octobre. Les journaliste de la chaîne a mis face à face deux économistes : le Dr Moncef Cheikh Rouhou, professeur à H.E.C Paris, et le Dr Aïd Ben Messaoud Al-Jahni, président du Centre du Golfe Arabe pour l'Energie et les Etudes Stratégiques. Ce dernier, après avoir fait référence à Marx et Smith en dérision à l'endroit de la dérive dans laquelle s'est engagé le libéralisme outrancier, a cité les chiffres colossaux des pertes enregistrées par la finance arabe, faits que ne conteste pas son vis-à-vis, mais qui sortent du cadre du sujet imparti par l'émission. M. Cheikh R ouhou l'a dit : " il est normal que ceux qui ont investi en Amérique ou en Europe subissent les pertes causées par la crise sur ces marchés ", ajoutant : " mais nous sommes ici pour dire si, oui ou non, les entreprises faisant partie de l'économie réelle des pays arabes encourent un danger du fait de la crise surgie en Occident. Ma réponse est : " non, et les pouvoirs publics dans nos pays n'ont aucune obligation de rassurer ". Ce message clair et ferme venant de cette autorité était attendu. Nos entreprises ne peuvent que mieux s'en porter.