Jusqu'où peut aller un être humain lorsque le démon de l'égoïsme et du matérialisme l'aveugle? Une question à laquelle l'imagination la plus fertile ne peut trouver de limites que la raison arrive à concevoir. L'indulgence, l'affabilité, la charité, la clémence, la miséricorde, la compassion, l'affection, la tendresse, l'amour, la douceur, l'intimité, et la tolérance sont tous des concepts oubliés par certains dans leurs comportements et attitudes. On est devenu comme l'a dit Hobbes "L'homme est un loup pour l'homme" pour des choses banales, il devient jour après jour indigne et agressif... Cette affaire s'inscrit dans ce cadre puisqu'une mère de famille tranquille a été purement et simplement étranglé par son époux. Ils se sont mariés après une grande histoire d'amour, et passèrent presque 30 ans ensemble, au cours desquels ils eurent quatre enfants. La femme possédait une camionnette qu'elle céda à son époux en tant qu'outil de travail pour subvenir à leurs besoins. Mais le mari qui gagnait beaucoup d'argent, le dépensait dans les beuveries et autres, délaissant les siens. Sa femme qui a beaucoup enduré, n'a cessé de le ramener à la raison, mais en vain. Bien entendu, les querelles devinrent quotidiennes pour le moindre différend et l'entente conjugale s'étiola au point de disparaître complètement, malgré l'intervention des sages de la famille. Le jour des faits, l'époux est rentré tôt. Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes, surtout lorsqu'il s'adonnait à la dive bouteille. Il lui fallait alors trouver un stratagème pour se disputer avec sa femme. Cette fois-ci, la tension monta plus d'habitude. Arrivé au paroxysme de la colère, il eut soudain une idée diabolique qu'il ne tarda pas à mettre en application au vu et au su de son petit fils. Il prit une écharpe et l'enroula autour du cou de son épouse, avant de tirer de toutes ses forces jusqu'à ce que trépas s'ensuit. Alertée, la police a fait transporter la femme à la morgue pour l'autopsie, et a arrêté l'assassin qui ne tarda pas à passer aux aveux. Comparaissant devant la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, il déclara qu'il n'avait pas l'intention de tuer sa femme, expliquant son acte démentiel par la colère qui l'a subitement submergé tant il s'était senti humilié. Le tribunal s'est retiré pour délibérer et prononcer son verdict.