L'OPEP tourne ne rond Les cours du brut rebondissaient vendredi dans les échanges électroniques cotés en Asie après être tombés la veille sous le seuil des 70 dollars pour la première fois depuis août 2007, selon des courtiers. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre gagnait 2,50 dollars à 72,35 USD le baril. Il avait perdu 4,69 dollars la veille à New York pour clôturer à 69,85 dollars. Le baril de pétrole Brent pour livraison en novembre grimpait de 2,14 dollars à 69,94 dollars. Le baril qui avait culminé à plus de 147 dollars en juillet n'a cessé de dégringoler depuis, plombé par les inquiétudes sur la demande. Face à cette chute des prix, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé jeudi qu'elle avançait la date de sa réunion d'urgence prévue le 18 novembre: celle-ci aura lieu le 24 octobre à Vienne. "Voir l'Opep paniquer ainsi constitue un élément très baissier", souligne Dave Ernsberger de chez Platts. "C'est vraiment le signe que quelque chose ne tourne pas rond sur le marché", a-t-il estimé. Les craintes sont attisées par la mauvaise santé de l'économie américaine, première puissance mondiale, qui pourrait entraîner les autres pays dans son sillage. Les inquiétudes ont été renforcées après la publication du rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie (DoE), qui a révélé une progression spectaculaire des stocks pétroliers la semaine dernière. Les stocks de brut se sont étoffés de 5,6 millions de barils (mb) la semaine dernière et les stocks d'essence ont bondi de 7 mb, des chiffres dépassant largement les attentes des analystes. Le recul de la demande s'est par ailleurs confirmé: sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,6 millions de barils par jour de produits pétroliers, en baisse de 8,9% comparé à un an plus tôt. l'Opep devrait réduire sa production d'au moins un million de barils L'Opep devrait décider de réduire sa production de brut d'au moins un million de barils par jour lors de sa réunion extraordinaire du 24 octobre face à la chute brutale des cours, a estimé vendredi le ministre qatari de l'Energie Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah. "Je crois, personnellement, qu'il pourrait s'agir d'un million de barils ou plus. Au moins un million de barils, mais je ne peux pas confirmer", a-t-il déclaré sur la chaîne satellitaire Al-Jazira, basée à Dubaï. "Nous étudierons nos prévisions pour l'offre et la demande", a ajouté le vice-Premier ministre, en allusion à la réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui aura lieu le 24 octobre à Vienne. Cette rencontre entre les ministres concernés des pays de l'Opep était initialement prévue le 18 novembre, mais l'Organisation, dont le Qatar est membre, l'a avancée de trois semaines afin d'examiner la situation du marché pétrolier à la lumière de la crise financière et des craintes de récession. Jeudi soir, le baril, qui avait culminé à 147 dollars en juillet, a atteint son plus bas niveau en 17 mois: il valait moins de 67 dollars à Londres et aux alentours de 70 dollars à New-York, pour une livraison en novembre. Les prix du brut ont toutefois légèrement rebondi vendredi matin en Asie, où le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a gagné 2,50 dollars, à 72,35 dollars. Les douze membres de l'Opep exportent 40% du pétrole mondial et produisent au total quelque 28,8 millions de barils par jour.