Le Temps-Agences - Le refus du parti ultra-orthodoxe Shas de se joindre à la coalition que Tzipi Livni tentait de former semble condamner les efforts de la ministre des Affaires étrangères israélienne pour présenter ce week-end à Shimon Perès un gouvernement disposant d'une majorité de travail à la Knesset. A moins qu'elle ne propose une équipe minoritaire composée de son parti centriste Kadima et du Parti travailliste, avec le soutien possible d'une poignée de députés arabes ou de gauche, hypothèse improbable selon nombre d'analystes, Israël s'achemine vers des élections législatives anticipées, qui pourraient avoir lieu début 2009. Dans cette hypothèse, selon les sondages, le Likoud de l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu l'emporterait, portant un coup au processus de négociations israélo-palestinien en cours depuis la conférence de paix d'Annapolis de novembre 2007, dont il s'est toujours dissocié. Même si le Premier ministre sortant Ehud Olmert, qui a dû démissionner en septembre en raison des scandales de corruption qui le cernaient, expédiera les affaires courantes jusqu'à un éventuel scrutin anticipé, il ne dispose plus de l'autorité suffisante pour conclure d'ici là un accord de paix avec les Palestiniens. Le refus du Shas de continuer à soutenir l'alliance entre Kadima et le Parti travailliste est motivé avant tout par son refus farouche de négocier le statut d'Al Qods avec les Palestiniens, qui réclament la partie orientale de la ville comme capitale de leur futur Etat. Le statut de la ville, dont la partie orientale a été conquise en 1967 par Israël, est l'une des questions centrales des négociations palestino-israéliennes et Olmert a déjà fait savoir qu'il était prêt à revenir sur la prétention d'Israël à conserver l'ensemble d'Al Qods comme sa "capitale réunifiée et éternelle". "S'il y avait eu un engagement qu'il n'y aurait pas de négociations, nous aurions pu recommander au parti d'approuver l'accord" (de coalition), a déclaré Yishaï, qui s'est également vu refuser un accroissement des dépenses de protection sociale pour les plus démunis. Tzipi Livni n'a pas réagi dans l'immédiat à la fin de non-recevoir du Shas. Alors qu'elle dispose encore d'une dizaine de jours pour former une coalition, Livni a annoncé jeudi qu'elle irait voir Perès dès demain, "soit pour lui dire qu'elle a formé un gouvernement, soit pour demander l'organisation d'élections".