Le Temps-Agences - Le temps presse désormais pour les deux candidats à la Maison Blanche qui devaient passer la dernière semaine de campagne dans une poignée d'Etats clefs où se jouera la présidentielle américaine, et le démocrate Barack Obama a prévu de prononcer dès hier son plaidoyer final. "Dans une semaine, vous pourrez mettre fin à une politique qui cherche à diviser le pays dans le but de gagner une élection, qui essaie de dresser une région contre une autre, une ville contre une autre, les républicains contre les démocrates, qui joue sur la peur quand nous avons tant besoin d'espoir", devait dire M. Obama dans la ville industrielle de Canton (Ohio, nord). A huit jours de l'élection présidentielle américaine, le candidat démocrate, toujours crédité d'une légère avance dans les sondages, a choisi de reprendre les thèmes de l'espoir et du changement sur lesquels il avait lancé sa campagne en février 2007. M. Obama et le républicain John McCain sont engagés dans une lutte sans merci pour succéder à George W. Bush. Les deux candidats étaient attendus hier dans l'Ohio, l'Etat qui fit la différence en 2004. Tout au long de la semaine, les deux candidats devaient se croiser dans une poignée d'Etats clefs où se jouera l'élection du 4 novembre. Outre l'Ohio, ils étaient attendus en Pennsylvanie (est), en Virginie (est), en Floride (sud-est), en Caroline du Nord (sud-est). Sur la défensive, M. McCain a prévu également de se rendre dans le Missouri (centre) et dans l'Indiana (nord), deux Etats qui étaient considérés comme "sûrs" pour les républicains mais semblent désormais à la portée du candidat démocrate. M. McCain veut convaincre les Américains que l'élection de M. Obama représenterait un risque pour le pays en raison de l'inexpérience supposée de son adversaire. Il dépeint aussi M. Obama comme un partisan de l'interventionnisme étatique et d'une hausse généralisée des impôts. Semblant s'être résolu à une victoire démocrate au Congrès, le camp républicain met également en garde les électeurs sur le fait que si M. Obama est élu, il aura les mains libres pour imposer son programme et qu'il ne faut pas laisser tout le pouvoir, exécutif et législatif, aux démocrates. "Mon adversaire est en train de discuter avec la présidente (de la Chambre des représentants, Nancy) Pelosi et avec (le chef de la majorité démocrate au Sénat) Harry Reid de la façon d'augmenter vos impôts, d'augmenter les dépenses et reconnaître la défaite en Irak", a dit dimanche M. McCain. Du côté démocrate, on affirme au contraire qu'avoir un président démocrate et une majorité démocrate au Congrès permettra de remettre plus vite l'économie sur le bon chemin. "Si les Américains veulent que les choses se fassent, ce n'est pas une mauvaise idée" d'avoir un président et une majorité parlementaire de la même famille, a dit dimanche sur CBS le gouverneur démocrate de Virginie, Tim Kaine. Le sondage quotidien publié hier par le Washington Post et ABC News accordait 7 points d'avance à M. Obama (52% contre 45%). Les baromètres quotidiens de Rasmussen et de Zogby donnaient quant à eux une avance de 5 points au candidat démocrate. M. McCain espère conserver la plupart des Etats gagnés par M. Bush en 2004 dont l'Ohio et la Floride (47 grands électeurs à eux deux) et gagner en Pennsylvanie (21 grands électeurs) remportée par le démocrate John Kerry il y a quatre ans. Lors des primaires démocrates, M. Obama avait perdu l'Ohio et la Pennsylvanie au profit de sa rivale Hillary Clinton. M. Obama espère conserver les Etats gagnés par M. Kerry et grappiller plusieurs Etats qui avaient voté républicain en 2004 comme le Colorado (ouest), le Nouveau-Mexique (sud-ouest) et le Nevada (ouest). S'il remportait ces trois Etats sans perdre aucun de ceux remportés par M. Kerry, il pourrait être élu président sans gagner dans l'Ohio et en Floride.