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Ce n'est pas grave, mais c'est dangereux
Enseignement - Elèves exclus des cours
Publié dans Le Temps le 04 - 11 - 2008

Les directeurs des collèges et des lycées sont fréquemment confrontés au problème des exclusions de cours. Tout le monde s'accorde à observer qu'une grande majorité d'enseignants recourent souvent à l'exclusion d'élèves perturbateurs qui font obstacle au bon déroulement des cours.
Selon le système disciplinaire en vigueur, cette mesure ne doit être prise qu'en cas d'extrême urgence. Elle doit être exceptionnelle et donner lieu à une information écrite et envoyée immédiatement à l'administration de l'établissement portant les motifs de l'exclusion. Le problème est que les motifs invoqués par le prof ne sont pas toujours assez convaincants pour l'administration. Exclure un élève pour avoir manqué son devoir ou avoir oublié son livre n'est pas considéré comme cas d'extrême urgence par l'administration tant que cela ne constitue pas un danger immédiat pour l'élève en question ou pour la classe. L'exclusion des cours, une pratique très courante dans nos écoles, peut avoir des conséquences graves sur le rendement scolaire de l'élève exclu, d'autant plus que le même élève pourrait être exclu deux ou trois fois dans la même journée suite à un bavardage ou une insolence ! Comment gère-t-on ce phénomène dans nos collèges et lycées ? Que doit faire l'équipe éducative pour endiguer ce phénomène ?

Chaque jour, à chaque heure presque, un groupe d'élèves sont attroupés devant l'administration, en quête d'un billet d'entrée. Cause : exclusion de cours. Dans certains établissements, selon les dires des responsables administratifs, on compte quotidiennement entre 20 et 30 exclusions, selon qu'il s'agit d'un collège ou d'un lycée. Ce chiffre augmente à l'approche des vacances, là où les élèves sont plus agités, une fois les examens passés. Le règlement permet à l'élève exclu de regagner sa classe dès la séance suivante. Mais pense-t-il au cours qu'il vient de rater ? Regrette-t-il son acte qui l'a mis dehors ? Certains élèves n'en ressentent aucun remords et ils sont récidivistes, tirant toujours profit de cette exclusion pour éviter tel ou tel cours ! Les grands perturbateurs en profitent pour se trouver ensemble en permanence ou sous le préau ! Certains trouvent le moyen de franchir le mur de l'établissement pour profiter d'un bon moment de liberté en attendant le cours suivant, ignorant les risques qu'il peut encourir.

Interrogés sur les motifs de leur exclusion, ces élèves jouent les martyrs et se font toujours passer pour des innocents victimes d'une injustice quelconque. « Tel prof exclut les élèves au moindre bruit ! Tel autre renvoie à cause d'un devoir non fait ou d'un livre oublié, ou pour le port de casquette... », vous diront l'un et l'autre. L'exclusion de cours, pour une raison ou une autre, n'est pas enregistrée sur le livret scolaire de l'élève en tant qu'absence non justifiée ; par conséquent, en cas de devoir (oral ou écrit) raté, l'élève exclu a le droit de passer ce devoir ultérieurement. De ce fait, l'exclusion de cours, en tant que sanction à l'égard d'un élève perturbateur ou insupportable, s'avère inutile aux yeux de certains directeurs. « Se débarrasser d'un élève gêneur pour pouvoir continuer tranquillement son cours peut paraître une solution efficace dans l'immédiat, nous affirme A.K, directeur d'un collège, mais cela ne résout pas radicalement le problème, d'autant plus que les exclus sont toujours les mêmes. Autant prendre d'autres mesures à leur égard, dans le cadre de la réglementation en vigueur qui propose des sanctions plus appropriées, allant du simple avertissement jusqu'au renvoi définitif. Il suffit d'un rapport rédigé par le prof mentionnant en détail toutes les incorrections commises pour que l'élève concerné passe par le conseil d'éducation ! Ce qui est le plus gênant pour l'administration est qu'il y a des profs qui renvoient des élèves en masse, 4 ou 5 élèves à la fois et parfois la moitié de la classe, ce qui constitue un grand problème en l'absence d'une salle de permanence ! Nous comptons énormément sur la collaboration des collègues pour endiguer ce phénomène ! »

L'administration entre le marteau et l'enclume
L'administration se trouve souvent entre le marteau et l'enclume. D'un côté, il y a les profs qui rencontrent des problèmes énormes quant à l'établissement de l'ordre en classe sans lequel ils ne peuvent pas dispenser leurs cours convenablement. D'un autre côté, il y a les parents qui viennent souvent rouspéter à cause des exclusions répétitives subies par leurs enfants de la part de tel ou tel prof. Certains parents sont surpris de voir parfois leur enfant errer dans la rue à l'heure même où il devrait être en cours, à l'école ! Pour certains parents, les motifs pour lesquels leur enfant est exclu ne revêtent pas une raison valable, comme cette mère, venue pour voir le prof de son fils, qui nous a déclaré : « Mon fils est exclu pour la troisième fois consécutive par le même prof, chaque fois pour la même cause : manque de matériel ! C'est dans la séance de dessin qu'il oublie d'apporter toutes ses affaires. Sa prof ne tolère pas qu'un élève vienne sans crayon ou sans gomme ! Apparemment, elle est trop sévère ! » Sévère ? Peut-être. Mais plutôt exigeante ! En effet, certains profs sont si méticuleux qu'ils ne pardonnent aucune négligence, aucune distraction, aucun oubli de la part de leurs élèves. Doha, prof de français est catégorique : « Pour moi, l'affaire est réglée depuis la première séance : aucun élève n'est accepté sans matériel ! Comment peut-on suivre une explication de texte ou faire un exercice de grammaire sans avoir le manuel sous les yeux ? Côté insolence ou perturbation de la part d'un élève, cela dépend de la nature et de l'importance du délit commis. L'élève est d'abord averti, s'il récidive, il est automatiquement exclu ! »

Bref, l'exclusion de cours, bien qu'elle ne soit autorisée qu'en cas de force majeure, est souvent pratiquée dans nos écoles, non comme l'ultime recours pour rétablir l'ordre en classe et assurer le déroulement du cours dans des conditions normales, mais comme une sanction coercitive jugée par la plupart de profs comme étant plus efficace que les autres moyens prévus par le régime disciplinaire en cours devenu un peu vétuste et peu efficace. Il est vrai que de nos jours la gestion d'une classe devient de plus en plus difficile pour nos profs, avec un public d'élèves tout à fait différents et souvent hostiles aux études ; cependant le recours à l'exclusion automatique privant certains élèves des cours pourrait avoir, à la longue, des répercussions graves sur le niveau général de l'enseignement, dans la mesure où cette pratique, une fois généralisée, pourrait créer dans nos établissements un enseignement à deux vitesses : les élèves sages et studieux restent en cours, les élèves pris pour de « mauvaises graines » en permanence ou dans la rue ! De l'avis de tous, le problème est de taille: il devra être longuement débattu par tous les acteurs scolaires, au sein de toutes les instances ayant trait à l'éducation et à la vie scolaire dans nos écoles.


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