Le secteur de la céréaliculture est appelé à adopter de nouvelles approches visant à transcender le simple stade de la production pour accéder à celui de garant de la sécurité alimentaire, de l'abondance de la production et de la capacité à résister aux variations climatiques. La Tunisie, qui a placé la sécurité alimentaire en tête de ses priorités, a opté, depuis les deux dernières décennies, pour une stratégie agricole prospective basée sur une adaptation permanente aux mutations en vue de maîtriser les impacts de l'évolution de la conjoncture mondiale caractérisée par la hausse continue des prix des produits alimentaires de base (céréales) et la baisse des réserves mondiales en ces produits. La stratégie nationale élaborée en matière de céréaliculture, activité qui couvre le tiers des terres agricoles et participe à hauteur de 14% au Produit national agricole, vise à garantir l'autosuffisance en blé dur et orge et une production annuelle de 27 millions de quintaux de céréales au cours du prochain quinquennat (2009/2013). Les divers programmes et réformes mis en œuvre ont englobé divers domaines dont notamment la politique des prix, la recherche, l'encadrement, la vulgarisation ainsi que le financement et l'infrastructure de base, la collecte et le stockage des céréales. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les dernières mesures prises, le 18 septembre 2008, et tendant à aider les petits Agriculteurs à améliorer leur production céréalière. En effet, il a été décidé de faire bénéficier les agriculteurs d'une prime exceptionnelle (variant entre 10 et 15 dinars) pour cette campagne au titre de la livraison de la production, avant le 31 août, à l'Office des céréales et aux structures de collecte pour ce qui est du blé dur et tendre et de l'orge. Cette mesure permettra d'augmenter les prix des céréales à la production au quintal respectivement pour le blé dur (55 dinars), le blé tendre (45 dinars) et l'orge (40 dinars), soit une augmentation des prix, au niveau de la production, variant entre 22% et 50% par rapport à une moyenne d'augmentation qui ne dépassait pas les 3% à 4% durant la dernière décennie. La recherche scientifique au service de la sécurité alimentaire S'agissant du secteur de la recherche scientifique agricole, plusieurs décisions ont été prises pour orienter les travaux de recherche vers les activités devant contribuer à réaliser la sécurité alimentaire et à améliorer la compétitivité des produits.
Planification et de programmation Cet outil d'orientation est venu renforcer le développement régional et la décentralisation en matière de planification et de programmation. Jusqu'à ce jour, les cartes agricoles de toutes les régions du pays sont fin prêtes et sont à la disposition des investisseurs aux commissariats régionaux au développement agricole (CRDA). L'ensemble des données (informations géographiques et sectorielles) qu'offrent ces cartes, sont utilisées aux fins d'exploiter au mieux les ressources naturelles, d'optimiser la rentabilité de l'investissement agricole et de garantir une meilleure productivité. Sur les moyen et long termes, les nouvelles mesures et réformes mises en œuvre ne manqueront pas de relancer la filière céréalière et d'inciter les agriculteurs à déployer davantage d'efforts afin d'améliorer les moyens de production, de réduire l'impact des importations sur l'économie nationale et de consolider la capacité du pays à garantir sa sécurité alimentaire en produits de base. (TAP)