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Le projet de l'Union pour la Mediterranée peut-il se concrétiser malgré les différends au sein de l'UMA et la persistance du conflit israeïlo-palestinien
Roger Bismuth : les pays riches croient en l'intérêt de l'existence de l'UPM * Jean Pierre Raffarin : « L'UMP, une bonne réponse aux défis de la mondialisation » * Omar Kbbaj et Sid Ahmed Ghozali:« Oui, l'UMP est possible malgré les différends au sein de l'UMA » Riches d'une expérience de 22 années, les journées de l'entreprise ont opté, pour l'édition 2008, pour un nouveau genre d'atelier des travaux. Finis les discours lents et sans aboutissements. Cette année place à une organisation par panels et à une animation des débats par des modérateurs. « L'Entreprise et l'Union pour la Méditerranée : Approches pour un Nouvel Avenir », tel est le thème principal autour duquel s'articulent les Journées de l'Entreprise qui se tiennent les 27 et 28 novembre à Tunis. Beaucoup s'attendaient à avoir à traiter des aspects de la crise financière mondiale, les répercussions et les moyens d'y remédier. Sauf que les organisateurs de cette édition ont jugé le thème de l'UPM (Union pour la Méditerranée), comme étant d'actualité et tout aussi important que celui de la crise. Le débat autour du premier panel a été assujetti à un axe placé au cœur même de l'UPM, à savoir, la question de l'UMA. C'est en effet une question qui demeure posée à travers le temps, et qui semble aujourd'hui entraver la concrétisation du projet de l'UMP.
L'ouverture des 23èmes Journées de l'Entreprise a été assurée par des participants de la haute instance, notamment, M. Roger Bismuth, PDG de CSC en Tunisie et M. Jean Pierre Raffarin, ancien premier ministre français. « C'est autour d'un sujet riche et passionnant que nous débattons aujourd'hui dans le cadre des journées de l'entreprise, une rencontre devenue rituelle » Affirmait M. Bismuth en soulignant qu'au-delà des différentes approches empruntées par le sujet du projet « lancé par M.Sarkozy », les pays riches croient en l'intérêt de l'existence de l'UPM. Le PDG de CSC a fait une présentation détaillée du programme des trois panels planifiés pour la première journée. Quant à M. Jean Pierre Raffarin, il a qualifié le projet de l'UPM de bonne réponse aux défis de la mondialisation. Une mondialisation dont nous devons assumer autant les vices que les vertus. En outre, l'ancien premier ministre a évoqué l'existence de quatre principaux scénarios qui sont à écarter absolument. Il s'agit, d'abord de l'Ethiopie : potentiel déclencheur et foyer de prédilection d'une crise. Ensuite, il est question de la politique globale, scénario pour lequel avait opté auparavant le Président George Bush et qui suppose un modèle politique et économique unique. Puis, il y a le rêve fondé de la société des nations et qui représente une perspective laissant place à une structure multilatérale. Enfin, le quatrième scénario est relatif à l'égoïsme continental, cela prétend le renfermement de chaque continent sur lui-même, une sorte de protectionnisme moderne. Selon M.Raffarin, il est capital de cultiver les diversités qui prédominent dans les deux rives de la Méditerranée et d'avoir conscience de l'importance de l'unité dans ce contexte. « Il faut accepter l'idée que l'identité différente est irréductible, une valeur exigée par tous, et qui nous permet d'écarter le risque de balkanisation » a encore affirmé l'ancien premier ministre français. Les participants ont mis l'accent sur la question de l'UMA (Union du Maghreb Arabe). Une union qui a été décidée depuis des années mais sans aller plus loin qu'une conception, une idée de projet mais qui reste en attente de concrétisation. En effet, les désaccords politiques prédominant les rapports entre les pays maghrébins appartenant à l'UMA pénalisent fortement la mise en pratique de l'accord sur le plan économique. Alors, qu'il s'agit plutôt de donner la priorité aux entreprises qui doivent être l'acteur principal dans l'application des accords commerciaux. L'UPM pourra-t-elle voir le jour sans que l'UMA ne se réveille de sa torpeur? Et plus encore ce projet tellement prometteur pour les deux rives Sud et Nord aboutira-t-il sans que le conflit israélo-palestinien ne soit aplani?. Des questions auxquelles ont répondu le Conseiller du Roi Mohamed VI, M. Omar Kabbaj ainsi que l'ancien premier ministre algérien M. Sid Ahmed Ghozali. Les réponses étaient quasiment identiques, les deux protagonistes ont affirmé que l'UPM peut aller au bout de ses objectifs quand bien même les problèmes au sein de l'UMA persisteraient. Mais pour l'heure, la véritable question qui se pose et qui s'impose d'ailleurs est : les pays du Maghreb sont-ils réellement capables de s'engager dans le projet de l'UPM avec toute son envergure alors qu'ils peinent encore à trouver un terrain d'entente dans le cadre de l'UMA ?