Le Temps-Agences - Des attentats ont fait une quarantaine de morts hier en Irak, cinq jours après le lancement, avec le soutien des Etats-Unis, d'une campagne visant à renforcer la sécurité dans la capitale irakienne. Par ailleurs, un attentat suicide à la voiture piégée contre un avant-poste de l'armée américaine à proximité de Bagdad a fait deux morts et 17 blessés parmi les militaires américains, a annoncé sans autre précision l'armée américaine. Dix personnes ont été tuées à Bagdad au lendemain de deux attentats à la bombe qui avaient fait 60 morts sur un marché chiite. Des violences ont aussi fait plus de 20 morts hier dans les environs de la capitale. Treize membres d'une même famille ont été tués dans une embuscade près de Falloudja, dans l'ouest du pays, alors qu'ils revenaient de funérailles. Leurs agresseurs ont contraint la famille à quitter le minibus qui la transportait après avoir découvert qu'elle appartenait à une tribu sunnite opposée à Al Qaïda. Les victimes, parmi lesquelles deux petits garçons, ont été abattues en plein jour. Falloudja est le bastion de l'insurrection sunnite dans la province d'Anbar. A Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar, deux kamikazes ont pris pour cible la maison de Sattar Al Bouzayi, un chef tribal qui a dirigé la campagne contre les membres d'Al Qaïda dans la région. Onze personnes ont été tuées. Un kamikaze au volant d'une voiture piégée a fait exploser le mur d'enceinte de la propriété avant que le second fasse exploser son camion piégé à proximité de la maison. Au nord de Bagdad, un autre attentat suicide visant la maison d'un responsable militaire local a fait cinq morts, dont un soldat, et 10 blessés.
Prudence des généraux américains Dans le quartier de Karrada, à Bagdad, où vivent principalement des chiites mais aussi des chrétiens, l'explosion d'une bombe à bord d'un minibus a fait quatre morts. Un photographe de Reuters a vu quatre corps carbonisés gisant sur la chaussée après l'explosion qui a détruit le bus. Dans le faubourg sud de Zaafaraniya, lui aussi à dominante chiite, deux bombes ont explosé au passage d'une patrouille de police, faisant six morts et une quarantaine de blessés, a rapporté la police. Vendredi, le Premier ministre chiite Nouri Al Maliki, sommé par Washington de mettre fin aux violences qui ont placé l'Irak au bord de la guerre civile, avait affirmé que la campagne de répression était un grand succès. Plus de 110.000 membres des forces de sécurité irakiennes et américaines participent à l'opération "Imposing Law" (faire respecter la loi) dont le but est de mettre fin aux violences intercommunautaires opposant les insurgés sunnites aux milices chiites. Les généraux américains, conscients de l'échec l'an dernier d'une opération similaire, se sont montrés plus prudents, mettant en garde contre les risques de nouvelles flambées de violences. Selon eux, il faudra en tout cas plusieurs mois avant de pouvoir dire si "Imposing Law" a réussi.