Lundi 18h, Naceur Moulay Hiba un jeune de vingt ans attendait patiemment à la gare d'Hammam-Lif l'arrivée du train en provenance de la capitale à destination de la Chaabia où il habitait. Ce faisant, il pénétra dans le café « EL Qods » de la gare pour prendre un verre d'eau, le dernier de son bref passage sur terre, et plaisanter tranquillement avec son gérant Houcine. Selon le témoignage poignant de ce dernier en pleurs, Naceur était tout heureux de rentrer chez lui après une dure journée de labeur. Il était marchand de fruits sur la GP 1. A l'arrivée du train à la gare d'Hammam-Lif, il salua Houcine et se précipita pour prendre le train très loin de se douter de l'atroce sort qui l'attendait. Il chuta du train et décéda sur le coup. Il est vrai qu'avec les multiples et non moins mutilantes lésions qu'il présentait, une survie était quasi impossible. Bien plus tard, les agents de la protection civile ramassèrent des rails les parties de son frêle corps disloqué et les amassèrent sur le bord du quai. La scène macabre de ses parents jetés carrément sur la dépouille de leur enfant est des plus dramatiques, déchirantes. Qu'il ait raté de prendre le train en marche ou qu'il ait chuté alors que la locomotive quittait les quais, seule l'enquête nous ne dirait. Deux questions cependant méritent une réponse dans l'affaire : __ Pourquoi les quais de la gare centrale d'Hammam-Lif en ce lundi de malheur n'étaient éclairés qu'au niveau de la bâtisse centrale de la gare et tout le reste baignant dans l'obscurité la plus totale ? Austérité, lampadaires grillés ? allez savoir ! __La capitale n'étant qu'à 16 minutes d'Hammam-Lif montre en main, pourquoi le fourgon mortuaire a mis tant de retard avant de daigner se manifester pour ramener la dépouille à la morgue. Pareil monstrueux retard quoique comblant d'aise la curiosité morbide des adeptes des sensations fortes, agglutinés sur place, risquait à tous les coups de provoquer un sur accident avec les nombreux trains desservant la banlieue sud.