Le Temps-Agences - Un mois seulement après son élection, Barack Obama a pratiquement achevé hier la composition de sa future administration en nommant Bill Richardson au poste de secrétaire au Commerce. "La semaine dernière, le vice-président élu (Joe) Biden et moi-même avons commencé à annoncer la composition de notre équipe économique. Aujourd'hui, nous sommes heureux de désigner un autre membre essentiel de cette équipe - mon grand ami le gouverneur Bill Richardson comme secrétaire au Commerce", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Chicago. Obama, qui succédera à George Bush le 20 janvier, est en avance sur ses prédécesseurs récents à la Maison blanche, qui avaient consacré davantage de temps à la composition de leurs équipes. Mais, dans un passé récent, aucun président américain n'a pris ses fontions dans un contexte aussi pesant: les Etats-Unis, en récession depuis fin 2007, traversent la pire crise économique depuis les années 1930 et leur armée est engagée dans deux conflits, en Irak et en Afghanistan. Les nominations auxquelles Obama a procédé jusqu'alors reflètent sa volonté de s'attaquer à la récession et au rétablissement de l'image des Etats-Unis à l'étranger. A la tête du département du Commerce, qui promeut les exportations américaines, Richardson rejoint l'équipe économique constituée par le futur 44e président des Etats-Unis. A 61 ans, l'actuel gouverneur du Nouveau-Mexique, qui fut ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies et secrétaire à l'Energie sous la présidence Bill Clinton, avait caressé l'espoir de prendre en charge la diplomatie américaine. Obama lui a préféré Hillary Clinton. Et certains commentateurs s'étonnent que Richardson ait accepté la direction du secrétariat au Commerce. "Je suis surpris qu'il ait dit oui. Le poste de secrétaire au Commerce n'est pas vraiment important", estime Animesh Ghoshal, professeur d'économie à l'université DePaul de Chicago. Obama pourrait tenter d'atténuer cette déception en braquant sur lui les projecteurs, au moins pour un jour. Brièvement candidat à l'investiture démocrate, Richardson, né de mère mexicaine, avait rapidement renoncé à son rêve de devenir le premier président d'origine hispanique et rallié la candidature de Barack Obama. Son soutien à celui qui n'était alors que sénateur de l'Illinois avait ulcéré le camp Clinton, qui y voyait de la déloyauté.