Les jeunes promoteurs montent au créneau. Ils veulent investir et, surtout, s'investir. Ils suggèrent que l'approche américaine dans la promotion des PME soit transposée chez nous et, avec elle, tout ce qui en fait un créneau particulièrement efficace. C'est le « Small business act ». Loi-cadre fondatrice de l'ancrage des PME américaines dans un univers économique, pourtant gouverné par deux institutions : la Réserve Fédérale et le cercle très large des multinationales et des cartels. Aujourd'hui, nos jeunes chefs d'entreprise voudraient que l'Etat garantisse une part proportionnelle de marchés publics en faveur des PME. En termes concrets, il s'agirait de la fixation annuelle, pour chaque administration, d'un objectif chiffré inhérent au montant de marché public dévolu aux PME. Il y a donc, en filigrane, une demande d'Etat. Car le paysage des entreprises en Tunisie est fortement contrasté : entreprises de famille, plutôt fermées et qui n'induisent pas des changements notables sur le marché, d'un côté ; nouvelles fortes entreprises à grande taille et qui supplantent même les traditionnelles entreprises familiales, de l'autre ; et, le reste, constitué de ces PME, dont on ne jure que par elles, pour contribuer à la résorption du chômage, mais qui ont du mal à glaner des marchés publics pour les raisons ou les prétextes que l'on connaît. En ces temps où l'administration commence à reconnaître elle-même ses propres avatars, et ses pratiques, pas toujours transparentes, les jeunes promoteurs demandent leur petite part du gâteau. Cela veut dire, des marchés à leur taille. Et ce n'est pas trop demander.