Tunis-le Temps : Un jeune homme encouragé par un ami, agent municipal de son état, prit l'habitude de falsifier des contrats de vente, afin de maquiller les vols de motocyclettes qu'il commettait, pour les vendre ensuite en bonne et due forme, en apposant la signature « légalisée » du vendeur au bas desdits contrats. Toutefois, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Il a suffi en effet que ce jeune ait l'idée de revendre trois des motos soit- disant acheté, pour que tout s'écroule comme un château de carte. Des anomalies ont été relevées dans lesdits contrats de vente, ce qui incita les acheteurs à recourir aux agents de la brigade criminelle afin d'en avoir le cœur net. Ceux-ci eurent recours au registre municipal, pour les besoins de l'enquête, afin de procéder à de multiples vérifications et dont notamment la légalisation de la signature du propriétaire initial de chaque motocyclette. Il s'avéra en définitive qu'aucun de ces propriétaires n'avait apposé sa signature. Bien plus aucun d'eux n'était au courant de ces ventes, lesdits motos étant déclarés volées. Et la légalisation des ces signatures ? Elles étaient falsifiées. L'agent municipal se contentait d'apposer la mention adéquate pour la légalisation en ajoutant à chaque fois un numéro imaginaire de carte d'identité. Tout cela évidemment moyennant la contrepartie de cinquante dinars qu'empochait l'agent municipal sans aucune hésitation. Inculpés de faux, usages de faux, corruption et complicité, ils furent condamnés en première instance à des peines d'emprisonnement. Ils interjetèrent appel et comparurent dernièrement devant la cour, niant les faits qui leur sont reprochés. L'avocat de la défense plaida l'absence de l'élément moral concernant l'agent municipal qui avait agi de bonne foi . Il n'y a d'ailleurs aucune preuve de corruption, celui-ci n'ayant pas été pris en flagrant délit, et il n'y avait de surcroît aucune trace de l'argent donné à ce titre. La cour l'entendra-t-elle de cette oreille ?