Un rapport fédéral fustige l'échec des firmes américaines dans la reconstruction de l'Irak Le Temps-Agences - Le président américain George W. Bush est arrivé hier à Bagdad pour une visite surprise au cours de laquelle il doit rencontrer des dirigeants irakiens et faire ses adieux aux soldats stationnés dans le pays. Bush, qui cédera la place à Barack Obama le 20 janvier prochain, s'est rendu dans le plus grand secret dans la capitale irakienne. Pour des raisons de sécurité, ses déplacements lors de cette visite éclair seront limités à des sites fortifiés et parfaitement sécurisés. Aucune indication n'avait filtré avant que l'avion présidentiel n'atterrisse à l'aéroport international de Bagdad. "Bush a prévu de rencontrer les dirigeants irakiens, d'adresser un message de remerciement aux soldats et de saluer l'importance du nouvel accord de sécurité" conclu le mois dernier avec Bagdad, a dit un responsable de la Maison blanche. Il est arrivé en hélicoptère au palais présidentiel où il doit avoir un entretien avec le président irakien Djalal Talabani et ses deux vice-présidents. Ce déplacement inattendu de Bush, onze jours avant Noël, est la dernière occasion qui lui est offerte de faire ses adieux aux soldats présents en Irak. Ce voyage intervient surtout après la conclusion du pacte de sécurité entre Bagdad et Washington qui prévoit le retrait d'Irak des troupes américaines d'ici la fin 2011. Situation toujours précaire Il avait salué l'amélioration des conditions de sécurité en Irak ainsi que le soutien croissant des chefs tribaux sunnites à la lutte contre Al Qaïda. Depuis, les forces de sécurité irakiennes ont peu à peu pris en charge les opérations de police à Bagdad et dans les autres grandes localités du pays. Le général David Petraeus, commandant en chef du "Centcom", vaste zone d'opérations qui couvre notamment l'Irak et l'Afghanistan, a récemment souligné que les violences en Irak étaient revenues à leur plus bas niveau depuis la mi-2003. Mais, a-t-il ajouté, si les gains en termes de sécurité sont perceptibles, la situation demeure précaire. Près de 140.000 soldats US sont toujours présents sur le terrain après cinq ans et demi d'une guerre qui a coûté la vie à près de 4.200 militaires américains. Cette visite de George Bush intervient également à un moment où l'opinion dans son pays considère de plus en plus que ce conflit était une erreur. Elle prend aussi une forme d'avertissement. L'administration Obama devra gérer l'héritage de huit années de politique étrangère républicaine. L'Irak sera l'un des premiers dossiers auquel Barack Obama devra s'attaquer après sa prise de fonction le 20 janvier. Toutefois, le nouveau pacte de sécurité américano-irakien pourrait obliger à des ajustements de calendrier et à un maintien pour une durée plus longue que prévue des soldats sur place. ----------------------- Un rapport fédéral fustige l'échec des firmes américaines dans la reconstruction de l'Irak Le Temps-Agences - La reconstruction de l'Irak, dans laquelle les Etats-Unis ont englouti 100 milliards de dollars, est un échec imputable à la concurrence entre agences gouvernementales, à l'ignorance des habitudes locales et à l'insécurité, révèle un rapport fédéral cité hier par le New York Times. Pour masquer cet échec, le Pentagone a fait état de progrès fictifs lorsque Washington a commencé à relâcher son effort, poursuit le quotidien, qui dit avoir obtenu le document de deux sources officielles. L'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell y affirme notamment que, dans les mois qui ont suivi l'intervention des forces américaines de mars 2003, le département de la Défense a délibérément menti sur les effectifs des forces de l'ordre irakiennes, qui pouvaient - dit-il - gonfler de 20.000 hommes en une semaine. Ses affirmations sont corroborées par le général Ricardo Sanchez, commandant du corps expéditionnaire américain, et par Paul Bremer, chef de l'administration civile qui a cédé la place en 2004 à un gouvernement local. Interrogé sur ce rapport, Powell s'est refusé à tout commentaire, précise le Times. Intitulé "Dures leçons : l'expérience de la reconstruction de l'Irak", le document a été rédigé par les services de Stuart Bowen, inspecteur général de la reconstruction, sur la base de 500 entretiens et de 600 audits, inspections ou enquêtes.