Une jeune fille a été agressée en plein cœur de la capitale dans la station principale des bus, place Barcelone. Elle attendait tranquillement l'arrivée du sien pour rentrer chez elle quand elle a été abordée par un inconnu qui lui a adressé la parole alors que son compère, visiblement éméché, se tenait quelque peu à l'écart. L'adolescente, ayant refusé cette sollicitation curieuse, a été immédiatement rudoyée par l'intrus qui l'a alors traînée de force tandis que son camarade l'a giflée pour l'intimider, et personne n'a osé intervenir. Paniquée, elle n'a pas réagi et a suivi docilement ses ravisseurs qui l'emmenaient quelque part, tout en continuant à l'invectiver. Mais, le hasard allait bien faire les choses puisqu'un passant, offusqué par les grossièretés proférées par les deux énergumènes qui ceinturaient pratiquement leur victime, et remarquant que quelque chose ne tournait pas rond, n'a pas hésité à les interpeller. C'était à ce moment là l'occasion ou jamais pour la jeune fille d'ameuter les badauds par des cris de détresse stridents qui sont notamment parvenus aux oreilles d'une patrouille de police mobile. Les agents accoururent rapidement sur les lieux pour la délivrer de l'étau de ses agresseurs qui ont été arrêtés sur le champ. Ce concours de circonstances a sauvé cette jeune fille ou plutôt cette gamine, âgée d'une quinzaine d'années, d'un détournement qui aurait pu prendre une tournure dramatique, n'eussent été l'intervention énergique de ce valeureux passant qui a été néanmoins molesté par les délinquants ainsi que la célérité dont ont fait preuve les auxiliaires de la justice. Lors de l'interrogatoire, les deux accusés donnèrent une autre version des faits puisqu'ils affirmèrent qu'ils ont rencontré la jeune fille alors qu'elle flânait dans la rue Jamel Abdennaceur et qu'elle avait consenti qu'ils l'accompagnent à la station des bus. Et alors qu'ils s'y dirigeaient, ils ont été interceptés par une ronde de police. Coup de théâtre : l'adolescente déclara aux agents qu'elle vient de faire l'objet d'un détournement de leur part, ont-ils ajouté aux enquêteurs. Toutefois, la victime maintint ses déclarations pendant la confrontation avec ses ravisseurs qui ont été écroués et traduits, en état d'arrestation, devant le tribunal de première instance de Tunis. Ils ont été condamnés, chacun, à deux ans de prison pour tentative de détournement de mineure et à quinze jours d'emprisonnement pour ivresse pour le premier et à un mois pour ivresse également pour le second accusé. S'étant pourvus en appel, la cour a confirmé le verdict prononcé en première instance à leur encontre et a ramené à quinze jours, la sentence pour ivresse pour le deuxième.