Le président Abdullahi Yusuf démissionnerait samedi Le Temps-Agences - Le président somalien Abdullahi Yusuf a fait savoir hier qu'il démissionnerait samedi, quelques heures après l'annonce par le nouveau Premier ministre qu'il renonçait à exercer ses fonctions. "Le président a déjà rédigé sa lettre de démission qu'il devrait rendre publique samedi", a déclaré hier son porte-parole, Hussein Mohamed Mohamud. "Il ne m'appartient pas de prédire ou d'expliquer les raisons de sa démission. Le président Yusuf fournira toutes les raisons au moment de son départ", a-t-il ajouté. Le Premier ministre Mohamed Mohamud Guled, en fonction depuis la semaine dernière, a démissionné hier en déclarant que sa nomination risquait de faire éclater un gouvernement déjà très fragile. Le président Yusuf avait déjà limogé au début du mois le prédécesseur de Guled, Nur Hassan Hussein, à la suite d'un différend centré sur de nouveaux membres du cabinet. Mais le Parlement s'est prononcé pour la réintégration d'Hussein et des pays voisins ont imposé des sanctions à Yusuf en l'accusant de faire obstacle à la paix. "Après avoir examiné la situation qui prévaut en Somalie, j'ai décidé de démissionner", a annoncé Guled à la presse à son domicile de Baïdoa. "J'ai démissionné afin de ne pas être considéré comme un obstacle au processus de paix qui évolue bien à l'heure actuelle", a-t-il ajouté. La scission affectant le gouvernement somalien appuyé par l'Occident bloque des pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu et menace de faire éclater le cabinet au moment où des insurgés islamistes campent à la périphérie de Mogadiscio, la capitale. La rivalité opposant le chef de l'Etat à Hussein risque, estiment des analystes, d'inciter les milices à s'affronter dans la rue, où les rebelles islamistes se battent contre un contingent éthiopien allié du gouvernement fédéral de transition somalien (TFG) ainsi qu'une force de paix de l'Union africaine. Hussein, qui est prêt à intégrer les islamistes dans le processus de paix, s'est entretenu le week-end dernier à Djibouti avec Cheikh Charif Ahmed, chef de file de l'opposition islamiste modérée. L'insurrection islamiste contrôle la majeure partie du sud de la Somalie en dehors de Mogadiscio et de Baïdoa, où siège le Parlement. Les analystes prédisent que le reste du pays tombera sous la coupe des rebelles une fois tous les Ethiopiens partis, à moins que le contingent de l'UA ne soit renforcé.