En raison de l'importance du foot dans la société et son omniprésence dans les médias et l'actualité mondiale en plus de toute la gloire et la fortune que dégage l'idée d'être un joueur de foot, les jeunes se mettent à rêver. Les jeunes garçons rêvent de plus en plus de devenir Ronaldinho ou même Eneramo, d'être sur le gazon, ballon au pied. On est en plein mercato hivernal et on peut se demander comment un jeune joueur de 17 ans a réussi à faire une apparition fulgurante sur le terrain ? Les petits rêveurs imaginent et cogitent sur tout le chemin que ce jeune joueur a parcouru pour arriver à ce niveau. Il ne suffit pas de s'inscrire au club de foot de la région et assister à l'entraînement quotidiennement. La sélection est exigeante, les autres candidats sont tout aussi motivés, et puis le chemin est long avant de pouvoir faire son entrée au niveau junior. Pour devenir sportif professionnel, il faut gravir les échelons et être le meilleur, se battre, et faire preuve d'endurance. Seulement, la logique ne suit pas toujours son cours et des facteurs extérieurs entrent en jeu. Un enfant doué inscrit dans un petit club de foot de la capitale division nationale A, quels sont les critères pour juger de son talent et de son aptitude à participer aux matchs ? Les moyens financiers, les pistons puis en troisième position son talent. Le joueur cadet peut être un futur Casillas, il moisira sur le banc si le papa ne met pas les moyens. Quand deux ou trois personnes se plaignent du même préjudice, sont victimes de la même injustice et signalent les mêmes faits, on ne peut nier qu'il s'agit d'un phénomène.
Avoir les moyens ou rester hors jeu Les choses se déroulent de cette manière : M. est entraîné en tant que gardien de but dans un petit club, participe aux entraînements au même titre que l'autre gardien de but. Le staff technique et les joueurs attestent que M. a des talents certains, qu'il est de loin le meilleur...mais lors des matchs contre les autres équipes, il reste sur le banc. Les premiers temps, le père qui suit l'évolution de son fils remarque l'injustice et patiente quelques temps. En réalité , chaque semaine, le père de l'autre gardien de but offre à l'entraineur un bon paquet pour qu'il sélectionne son fils. Tout le monde est au courant, mais apparemment c'est le système auquel il faut adhérer ou rester hors jeu. L'entraineur connait donc la vraie valeur du joueur, mais tant que le supplément gras n'est pas ajouté, la valeur n'a aucun intérêt. Ce n'est pas général, mais d'autres parents dont les enfants cadets sont adhérents dans d'autres clubs se plaignent du même problème. . L'absence du terrain tue toutes les chances d'être repéré par un des clubs du haut du tableau, c'est la frustration totale de voir un potentiel aussi prometteur bloqué par une question de fric. Le jeune sportif n'a presque plus de motivation, d'enthousiasme ni d'ambition, il finit par laisser tomber tant le chemin est encore loin. Le problème de ces petits clubs est purement financier. Ils n'ont pas les moyens d'offrir aux joueurs ni les tenues, ni le matériel ni le transport. Les parents munis d'une voiture emmènent leurs enfants pour les matchs en déplacement, les démunis essaient de se trouver une place. Même chose pour l'équipement, celui qui n'achète pas par ses propres moyens, reste sans. Il y a même des joueurs très modestes qui n'ont même pas d'argent pour prendre le bus et venir aux entraînements, ils laissent tomber alors qu'ils ont du potentiel Les entraîneurs sont mal payés (quand ils sont payés), donc la tentation de recevoir des pots de vin est plus forte. Tous ces problèmes disparaissent au niveau junior et le joueur méritant trouve sa place grâce principalement au talent et à la discipline. Mais si dès le début on ne fait pas les bons choix, on ne prend pas le soin de dénicher les talents et les perfectionner, pour recruter des joueurs au niveau senior , on regarde ailleurs.