Le Temps-Agences - La violence a encore sévi en Irak hier, alors que le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé le départ dans les mois qui viennent de 1.600 des quelque 7.000 soldats déployés dans le pays, salué avec prudence par l'entourage du Premier ministre Nouri Al-Maliki. Pendant ce temps, Un attentat suicide à la voiture piégée a fait 13 morts et 35 blessés à un barrage de police près d'un marché très fréquenté de la ville sainte chiite de Nadjaf. Les policiers étaient en train de fouiller le véhicule lorsque celui-ci a explosé. Quatre policiers, deux femmes et un enfant au moins figurent parmi les morts. Le corps carbonisé du kamikaze gisait près de la voiture. Nadjaf, qui abrite le sanctuaire de l'Imam Ali, est la ville de résidence du grand ayatollah Ali Al Sistani, principale personnalité religieuse du pays. Elle a été relativement épargnée par les attentats et les forces américaines ont transféré en décembre dernier aux Irakiens le contrôle de la cité. L'explosion d'une voiture piégée devant un restaurant a fait au moins trois morts et une quarantaine de blessés hier dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad, déclare-t-on de source policière. A Bagdad, l'explosion d'un camion-citerne transportant du gaz de chlore a également tué au moins deux personnes dans l'ouest, selon des sources hospitalières et policières. Dans le quartier de Saydia (ouest) où cohabitent chiites et sunnites, c'est un engin artisanal visant une patrouille de police qui a explosé, entraînant la mort de deux personnes. Et ailleurs dans la ville, des tirs de mortiers ont tué trois personnes, tandis qu'un attentat à la voiture piégée a fait trois morts, selon un bilan initial fourni à 15h00HT par des sources de sécurité. Le général américain William Caldwell, porte-parole de l'armée américaine, a cependant estimé hier que le plan de sécurité visant à pacifier Bagdad commençait à porter ses fruits. Depuis le 14 février, date de son lancement officiel, "les incidents inter-confessionnels ont notablement baissé, de même que les exécutions extra-judiciaires", a-t-il déclaré. "Le peuple de Bagdad a préféré la retenue aux représailles", a-t-il estimé, alors qu'aux attentats préférés par les extrémistes sunnites succèdent souvent des enlèvements et assassinats, perpétrés par des milices chiites.