De nouveau le CSSfaxien réussit à renverser une situation sans être totalement compromise, qui paraissait délicate. En moins d'un mois il refit le même coup. Après celui de la CAF où il a pu, malgré un nul blanc au Mhiri piéger au retour l'Etoile du Sahel remportant ainsi le trophée continental, les "Noir et Blanc" trouveront de nouveau les ressources de se qualifier contre le Raja. Les hommes de Ghazi Ghraïri ont prouvé ainsi qu'ils savent bien voyager. Le mérite des Sfaxiens est d'autant plus à mettre en relief qu'ils durent jouer à dix depuis la 43' après la sévère expulsion de son joueur axial Issam Merdassi. Les deux formations, sans passer par le traditionnel round d'observation, entrèrent directement dans le vif du sujet. Le CSS a eu le mérite de ne pas laisser l'initiative à son adversaire en le pressant dès les premières touches de balle. Adoptant le 4-4-2, orienté essentiellement vers l'attaque avec bien sûr un repli défensif rapide quand ils perdaient le ballon, les "Noir et Blanc" forts de leur expérience qui leur valait de ne pas se faire intimider par les cinquante mille spectateurs marocains ont été tactiquement bien performants. En effet, les Sfaxiens connaissant pertinemment que le Raja, une formation au jeu technique fait d'un progressif travail d'approche, exercèrent continuellement un pressing sans la moindre faille sur le porteur du ballon adverse. Sur la relance, ils renversèrent rapidement le jeu sous la direction du revenant Nafti visiblement en possession de ses meilleures sensations. Face à pareil dispositif , le Raja ne parvenait pas à trouver les solutions adéquates. Mieux encore, c'est le CSS qui allait ouvrir les veilléités puisque sur une attaque rapide, Younès en excellente position a pris mal son tir. Le même Younès, sur une belle déviation de Nafti reprit légèrement à côté (9'). Dans la foulée Nafti exécuta un coup franc qui passa au-dessus . Le Raja assez timide en ce début de match et à l'évidence surpris par la fougue de son vis-à-vis reprit progressivement ses esprits… et ses repères. Passant en effet à la vitesse supérieure , il réussissait peu à peu à contrôler le match. Mais le CSS, bien en place, quoique bousculé par moments ne céda point, notamment sur une percée de Metoualli ponctuée par une déviation vers Meslouk que coupa in-extremis Gharbi en sauvant en corner (30'). Deuxième chaude alerte devant les bois de Khalloufi mais celui-ci au prix d'une belle parade arrêta le tir en force de Najjari (36'). Les attaques à répétition des Marocains amenèrent les Sfaxiens à concéder de nombreux coups francs et sur l'un d'eux Merdassi écopa d'un second avertissement qui lui coûta le carton rouge (43'). Un coup bien dur pour la formation sfaxienne qui non seulement perdit un de ses piliers de la défense mais se voyait ainsi jouer en infériorité numérique avant la fin de la mi-temps.
Le but sfaxien: un scénario inattendu Mais au moment où l'on craignait le pire pour notre représentant après l'expulsion de Merdassi qui donna des ailes au Raja pour accentuer sa pression, le CSS dans un énergique sursaut bénéficia d'un coup franc indirect à la limite des trente mètres. Botté remarquablement par Nafti, le ballon fut reprit victorieusement de la tête par Younès dans le temps additionnel (45+3). Ce scénario plutôt inattendu permit aux Sfaxiens de regagner les vestiaires menant à la marque. Ils ont ainsi franchi un pas vers la qualification mais le plus dur restait à faire surtout que dès l'entame de la deuxième mi-temps l'arbitre algérien accorda au Raja un penalty imaginaire mais justice est faite quand Najjari mit la balle au dessus (48'). Les Sfaxiens venaient de l'échapper belle. Ces derniers au prix d'un remarquable courage et d'une grande détermination, réussirent à préserver leur victoire et la qualification malgré la domination écrasante des Marocains. Le CSS tel un seul homme se dressa, en effet, avec brio devant les attaques à répétition de son adversaire.
Synopsis Stade du complexe Mohamed V de Casablanca Beau temps Pelouse en bon état Public très nombreux Trio arbitral algérien dirigé par Jamel Hamoudi Joueurs avertis Najjari (Raja) Younès, Mrabet, Rouid et Benouni (CSS) Expulsion de Merdassi (43) du côté sfaxien But de Hamza Younès (45+3) pour le CSSfaxien Formation des équipes Raja: Ataba – Zerouali – Metoualli – Slimani – Najjari – Jerindo – Rachdi –Meftah - Meslouk – Hassan – Fettah Remplacement de Najjari par Brahima (61') CSS: Khalloufi – Bouzidi – Gharbi – Rouid – Merdassi – Mrabet – Benouni – Naby – Nafti – Hammami – Younès Remplacements de Mrabet par K. Ben Amor (50'), Nafti par Bergaoui (80'), Younès par Guemamdia (86') -------------------------------- A chaud Abdelkrim Nafti (CSS) : "Détermination et application tactique" "Nous étions décidés à nous qualifier malgré la difficulté de notre mission face à un adversaire qui compte parmi l'élite du continent. Notre mérite est d'autant à mettre en exergue que nous avons joué les trois quarts du match à dix. Ce fut, bien sûr, la victoire de notre irréprochable organisation tactique à tous les niveaux du jeu. Le CSS a prouvé de nouveau qu'il passe maître dans le renversement des situations difficiles. En un mot, nous comptons dans cette compétition aller jusqu'au bout de notre sujet".
Najjari (Raja) : "Manque de concentration devant les buts adverses" "Nous avons tout fait sauf marquer le but. Même le penalty nous avons trouvé le moyen de le rater. Mais ce sont des choses qui arrivent en football. Je crois que la pression qui pesait sur nos épaules nous a fait perdre trop de concentration devant les bois sfaxiens. Le CSS a confirmé qu'il demeure l'un des grands du continent et je lui souhaite bonne continuation". ------------------------------------- Curiosités •Le match mettait face-à-face deux anciens vainqueurs de la compétition. Les Sfaxiens ont remporté en effet l'épreuve en 2004 alors que le Raja a été sur le podium en 2006. •A travers l'histoire de ses confrontations avec les clubs tunisiens, le Raja Casablanca n'a jamais réussi à s'imposer chez lui. L'EST, le CA, l'ESS et hier le CSS ont, soit réussi le nul, ou ramené la victoire dans les différentes compétitions arabes et continentales ayant servi de cadre à ces face-à-face. •Retour de Nafti à la compétition après plus d'un mois de repos forcé suite à une sérieuse blessure contractée au cours du match contre le C.Africain pour le compte de la 10ème journée. Un retour par la grande porte puisque Nafti fut incontestablement l'un des meilleurs joueurs tunisiens sur le terrain. •Avec la qualification du CSS, ce fut la passe à trois des clubs tunisiens, après la qualification de l'EST et de l'USMo. Un signe de bonne santé du football national.