Plus d'ombre que d'éclat de lumière dans l'image de marque de la Société des Transports de Tunis, la Transtu au début de cette année. Les bus continuent de défrayer la chronique par la fréquence du nombre d'accidents sur les routes du Grand-Tunis. Ils sèment la terreur dans les différentes lignes. Encore une fois, un drame s'est produit le premier jour du nouvel an, et ce tout juste après deux mois de l'accident qui a eu lieu au niveau de la Cité Romana. Le bilan est toujours lourd en termes de victimes, de blessés et de dégâts matériels, deux morts et 29 blessés. Le dernier a causé la mort d'une personne sans compter les pertes qui se chiffrent en milliers de dinars. En effet, la fréquence d'accidents en marge de temps est le moins que l'on puisse dire élevée, soit la moyenne d'un tous les deux mois. Plusieurs questions se posent ainsi. La société est-elle en train de prendre au sérieux ce fait ? Comment s'explique ce problème ? A quand une vraie mise à niveau du secteur ? Le transport en commun est supposé être le plus sûr pour les usagers de ce moyen, essentiellement ceux qui n'ont pas beaucoup de choix pour se déplacer d'un endroit à l'autre. Mais la réalité est loin de tout ça. Les bus de la Transtu se sont transformés en sources de danger et d'inquiétude aussi bien pour les automobilistes que pour les usagers. En témoignent les accidents qui se répètent à un rythme assez rapide tout au long de l'année. Ils sont de plus en plus fréquents depuis des mois. Le dernier qui a eu lieu le 1er janvier à l'avenue 20 mars au Bardo a fait un bilan assez lourd. Il nous interpelle et devient sujet à plusieurs interrogations dont, l'efficacité et la fiabilité de contrôle technique du matériel roulant, la sensibilisation des chauffeurs et leur formation continue, l'amélioration des conditions de travail des professionnels... En fait, la collision entre les deux bus -l'un articulé de la ligne (23 A) et l'autre simple (4D)- à cause du dérapage, est un accident qui pourrait avoir lieu pour plusieurs raisons. En revanche, la séparation du bus articulé est le moins que l'on puisse dire anormale. Cet accident n'est pas le premier du genre. Car, un autre identique a été enregistré à Sidi Thabet. Le matériel roulant est-il ainsi en bon état ? Il faut attendre les résultats de l'enquête qui est en train d'être menée pour divulguer les causes réelles de cette tragédie.
Image toujours sombre Toutefois, il importe de signaler que cela se répercute négativement sur l'image de la société déjà ternie à cause de la qualité de services offerts. Les clients de la compagnie ont en perdu confiance. Mais ils n'ont pas d'autres alternatives. Ils sont dans l'obligation d'utiliser quotidiennement ce moyen en dépit des difficultés auxquelles ils font face. Des conditions de voyage inconfortables ; un matériel roulant vétuste, insalubre et encombrement...D'autres lacunes sont fréquemment soulevées par les usagers, dont les retards périodiques en plus du comportement des chauffeurs au volant, qualifié d'irresponsable et même incontrôlable. Ils n'accordent pas, en fait, d'attention à ce point. D'ailleurs, ils n'hésitent jamais à conduire à une vitesse accélérée alors que la loi est stricte à ce propos. Le texte promulgué il y a quelques années pour limiter la vitesse dans les zones urbaines et en dehors n'a jamais été appliqué. Egalement, les chauffeurs conduisent de manière déséquilibrée. Ils n'hésitent pas à faire des coups de frein secs au niveau des feux de signalisation ou des stations. Des gestes simples mais qui nuisent au confort des clients. Cela se justifie entre autres par les conditions de travail difficiles et défavorables, d'après eux. La Société des Transports de Tunis ne cesse de parler de l'amélioration des prestations et de la qualité de ses services, alors que le trajet effectué sur ses différentes lignes est un vrai calvaire. L'ouverture du secteur aux investisseurs privés n'a pas apporté les solutions escomptées en la matière puisque la flotte des privés n'est pas assez nombreuse. Par ailleurs, la plupart des voyageurs sont obligés d'utiliser les bus de la Transtu à cause des tarifs appliqués par la compagnie, moins chers que ceux affichés par les privés. Pouvoir d'achat oblige. Même ceux qui préfèrent utiliser les bus des compagnies privées ont des remarques à faire. Il est notamment question du retard, de l'encombrement lors des heures de pointe, et même du comportement des chauffeurs au volant...D'ailleurs, les clients les plus avertis n'hésitent pas à le dire haut et fort, mais toujours sans réponse. Entre temps, ils continuent à payer la facture chèrement.