Tunis-Le Temps - La valise qui traînait à l'aéroport de TunisCarthage intrigua un bagagiste d'autant plus qu'elle était béante et laissait apparaître entre autres des bijoux qui attireraient n'importe quel profane leur scintillement et la couleur exceptionnelle des diamants dont ils étaient sertis. Aussi, céda-t-il à la tentation et il décida de faire main basse sur cette valise, apparemment abandonnée ou oubliée par son propriétaire. Mais il n'était pas un féru de bijoux ni un collectionneur de pièces d'or, mais il avait agi par cupidité. Il eut donc recours à un collègue afin de lui demander de l'aide à écoule la marchandise. Celui-ci l'accompagna au Souk El Berka, chez un bijoutier auquel il lui proposa d'acheter tout le lot de bijoux qu'il y avait dans la valise. Le joaillier profita de l'aubaine et leur offrit en contrepartie la somme de 950 dinars. Les choses auraient pu s'arrêter là car tout avait l'air d'avoir bien marché, et chacun des complices était entré dans ses comptes. Mais voilà que le propriétaire de la fameuse valise vint réclamer son bien auprès de la police de l'aéroport. L'enquête ordonnée par le procureur de la République permit de mettre la main sur l'auteur principal et ses complices. Ils comparurent dernièrement devant le tribunal et leurs déclarations étaient contradictoires. En effet, alors que l'auteur principal déclara qu'il avait informé son complice de l'origine suspecte de la valise, le complice déclara qu'il ignorait totalement cet élément, et croyait lui rendre service en l'accompagnant chez son ami le bijoutier. Celui-ci déclara également de son côté qu'il ne savait aucunement que la valise était volée, et pensait rendre service à son ami en achetant les bijoux au prix courant et que cette opération n'était entachée d'aucune irrégularité. L'avocat de la défense plaida la requalification de l'infraction, la valise en question n'ayant pas été volée, mais emportée au vu et au su de tout le monde par l'auteur des faits. Celui-ci avait agi de la sorte après avoir remarqué que personne ne la réclamait. Il ne s'agit donc pas, observa l'avocat d'une soustraction frauduleuse qualifiant le vol, son client ayant gardé par-devers lui, un bien dont le propriétaire était inconnu. Quant à l'avocat des complices, il plaida l'absence de preuves corroborant les faits incriminés, de manière tangible. Ils ignoraient fit-il remarquer, l'origine frauduleuse des bijoux qui se trouvaient ans cette valise. Le tribunal suivra-t-il la thèse de la défense ?