Par glissement annuel, l'économie tunisienne a couronné l'année 2008 avec un niveau d'inflation de 5%. Un niveau jugé contenu selon certains obervateurs mais qui reste tendu aux yeux du consommateur final. Sans revenir aux origines exogènes de l'envolée des prix à la consommation après la frénésie des cours des matières premières et des produits pétroliers, lesquels ont fini par retouver leur trend normal et ce contrairement aux grilles nationales. Pour l'année en cours les prévisions tendent vers une baisse du taux d'inflation pour atteindre le seuil de 3,5%. Une tandance baissière qui va en parallèle avec les pressions déflationnistes qui hantent actuellement les esprits des économies industrielles. L'économie tunisienne peut-elle passer d'une pression inflationniste à une tension déflationniste ? Au terme de l'année 2008, l'inflation a été maintenue à 5% contre 5,8% enregistrés au début de l'année. Une inflation poussée par la flambée des prix alimentaires et des cours des hydrocarbures. La variation mensuelle du niveau d'inflation enregsitrée depuis le début de l'année 2008 ne peut pas témoigner d'une tendance déflationniste. La tendance déflationniste est par définition une baisse généralisée et de longue durée des prix à la consommation. Or dans le cas tunisien, on ne peut pas parler de baisse des prix surtout que les prix 2008 ont poursuivi une courbe ascendante par rapport à l'année 2007 où l'inflation s'est maintenue à 3,2%. Les prévisions tablent sur un taux d'inflation de 3,5% en 2009. Même à un rythme de 3 ou 4%, on ne peut pas parler de déflation mais plutôt de désinflation ou encore ralentissement de la hausse généralisée des prix. Par contre, plusieurs pays industrialisés comme le Japon, les Etats-Unis, la France et d'autres pays européens sombrent ou risquent de sombrer dans la déflation et sont en train de réfléchir sur les moyens de l'éviter ou d'endiguer ses effets néfastes d'une situtation de déflation en matières d'investissements, de production, de consommation et de chômage. Les craintes liées au passage à une situation de déflation sont soutenues par la crise économique débouchant sur un ralentissement d'activités, une baisse de la demande et donc une baisse importante des prix à la consommation familiale. La déflation serait conséquente à une baisse d'activité économique au cours d'une longue période qui finit par une contraction de la consommation et ce malgré la baisse généralisée des prix dans les différents secteurs. Une baisse de l'investissement suit alors la tendance baissière de la demande qui se traduira par la suite par un accroissement du chômage permettant aux entreprises de réduire leurs coûts de production. La baisse continue des prix à la consommation conduit à un report de la demande en présumant que les prix vont chuter davantage. Une situation pareille risque de ralentir davantage la croissance mondiale qui confirme déjà la récession. Pour l'économie tunisienne les perspectives d'une déflation sont quasiment nulles dans la mesure où le niveau général des prix demeure élevé. Toutefois le passage d'une situation de désinflation à une déflation propremement dite dans la zone euro pourrait entraîner des effets de contagion sur l'économie tunisienne au moment où la demande extérieure va baisser davantage et les transferts des non résidents tunisiens à l'étranger seront remis à la baisse en raison du chômage qui frappe cresendo les principaux pays industrialisés en cette période de débandade économique et fianancière . Un peu d'inflation serait-il beaucoup mieux que la déflation ? Yosr GUERFEL --------------------------------- Lexique : Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). En général, on parle de l'inflation des prix à la consommation des biens et services, mesurée à qualité égale. L'inflation est un phénomène persistant, autoentretenu, qui touche l'ensemble des prix (avec une amplitude variable). Déflation : une déflation est une baisse de l'indice des prix observée sur une période suffisamment longue[1] (plusieurs trimestres). Le phénomène opposé, bien plus fréquent, est l'inflation (hausse des prix). Les prix étudiés sont implicitement les prix à la consommation, et l'indice de prix utilisé est alors l'indice des prix à la consommation (IPC). La déflation ne doit pas être confondue avec la désinflation qui est un ralentissement de l'inflation, donc une diminution du taux d'inflation, c'est-à-dire que le niveau général des prix augmente moins vite. Désinflation : La désinflation désigne un ralentissement de l'inflation. Le taux d'inflation baisse, sans devenir nul ou négatif. La hausse des prix continue mais à moindre rythme.