Une jeune femme vient d'être condamnée par le tribunal de première instance de Tunis à dix ans de prison ferme pour trafic de cocaïne et constitution d'une bande de malfaiteurs. Interjetant appel, l'accusée clama son innocence, affirmant qu'elle n'y est pour rien. L'affaire remonte à l'année 2006, lorsque les agents de la brigade des stupéfiants ont été informés qu'une jeune femme demeurant à Jebel Lahmar, fait partie d'une bande de trafiquants de drogue. Surveillée par les agents de police, elle s'est fait remarquer par ses fréquentations douteuses. Arrêtée, et interrogée elle a été accusée d'être à la tête d'un réseau d'importation de cocaïne d'Espagne. Il s'est avéré que la femme avait voyagé plus de six fois, pour le compte de l'une de ses relations qui l'aurait mise en contact avec un Tunisien vivant en Espagne. C'était l'accusation qui l'a menée à comparaître devant la chambre criminelle du tribunal de Tunis qui l'a condamnée à 10 ans de prison ferme. Devant la cour d'appel, la femme affirma que ces multiples voyages en Espagne étaient effectués dans un but commercial, étant commerçante en vêtements qu'elle importait. De plus elle n'a été ni suspectée ni arrêtée à aucune reprise par les agents de la douane. Ses avocats affirmèrent que ce sont des accusations sans fondements, et que les perquisitions faites dans la demeure de la jeune femme ainsi que dans celles de ses fréquentations n'ont abouti à rien. Les agents de la brigade anti-drogue n'ont saisi aucun produit stupéfiant chez l'accusée. La seule chose qu'on ait trouvée c'est un sachet de poudre blanche qui s'est avéré être du sucre en poudre. Et encore, l'accusée n'était pas au courant de l'existence de ce sachet saisi chez elle. S'appuyant sur ce constat, les avocats ont invoqué la loi de mai 1992 qui exige, pour les affaires de stupéfiants, l'existence de preuves irréfutables pour toute inculpation. Enfin, la défense souligna la fragile santé de la cliente qui refuse de se nourrir depuis son incarcération, en attendant, le verdict de la cour d'appel sera prononcé après les délibérations.