Jean Jaques Rousseau disait : la conscience ne trompe jamais ; elle est le vrai guide de l'homme : qui la suit obéit à la nature et ne craint point de s'égarer. Encore une fois, le monde "civilisé" assiste impuissant et pétrifié à la tuerie et au bain de sang, organisés et planifiés, consciencieusement et méticuleusement par l'iniquité du 20eme siècle, Israël, absoute, consacrée et sanctifiée pour l'éternité. Madame Rama Yade, secrétaire d'état aux droits de l'Homme, dont le titre nobiliaire a été guillotiné par la petite histoire, s'est volatilisée. Celle qui nous a habituée aux grands moments vaudevillesque et aux ignominieuses et scandaleuses mise en scène, dignes d'un véritable carnaval où la bouffonnerie et l'esbroufe ont atteint des sommets hymaléens dans le futile et le dérisoire, s'est évaporée. Celle qui n'a jamais manqué de souffle pour ses homélies sentimentales se terre. Elle se cache et fait profil bas. Aujourd'hui, la coryphée du quai d'Orsay, debout sur le perron, est toute frigorifiée dans ses mots, gelée dans ses gestes et son autorité éclairée à la blafarde. Il y a aussi beaucoup de sang à laver sur les murs de son très grand bureau. Le ratage est exceptionnel, le flop monumental. Après la parution toute récente de son formidable et historique livret intitulé "les droits de l'Homme expliqués aux enfants" (sic) et le rarissime abatage médiatique dont il a bénéficié, certains naïfs parmi nous pensaient que notre bonne fée allait intervenir malgré les pressions violentes et silencieuses exercées dans les coulisses. De toute évidence, Rama s'était non seulement inscrite aux abonnés absents, mais pire encore, elle s'est tout simplement volatilisée, alors que les assassinats des femmes et des enfants dont les corps sont mutilés d'une main de maître, ne se comptent plus. Serait-elle aussi insensible qu'elle ne le paraît ? Ce chef-d'œuvre littéraire serait-il destiné uniquement pour les marchands de soupe et les camelots de courants d'air ? Le ridicule ne tue plus… La maharanis des droits de l'Homme "dans le monde", archangélique, prévaricatrice comme jamais, toujours prompte à chicaner, ergoter, cancaner et surtout à donner des leçons de vertu et de bonne conduite, toute enturbannée de bleu, blanc et rouge, a curieusement disparu de la scène politique. Sa surdité et sa cécité, beaucoup plus politique que physique, se sont par trop aggravées ces dernières semaines. Elle ne peut plus mentir, ni se mentir à elle-même. Rama est passée de l'autre côté et à côté de la grande histoire. Sur ce registre tout fonctionne à merveille, réactivité, inventivité et créativité… Sans désemparer, avec une arrogance inélégante et éclatante, dotée d'une insolence tranquille, prodigieusement agaçante, l'archangélique Rama a toujours assuré et sans aucun complexe sa qualité de formidable diptère, n'hésitant pas à piquer qui de droit, aux alentours, pour veiller soi-disant sur le respect de la démocratie… Paroles, paroles, paroles… Sauf lorsqu'on massacre à Gaza, à la tronçonneuse et au phosphore, des innocents bruns et aux cheveux frisés… Celle qui avait autrefois tout contesté, est devenue aujourd'hui fortement contestable. Femme-hélicoptère, elle a brassé de l'air, des mots et des idées et insufflé de la vie. Il y avait beaucoup de vent, mais au moins ça soufflait. Car que voulez-vous ? L'insurgée des dimanches et des vacances s'est accoutumée au moelleux oreiller des habitudes, la couette confortable des convictions calculées, c'est plus qu'il n'en faut pour s'endormir ou faire la somnambule, malgré les hurlements déchirants et stridents des mères palestiniennes assistant à l'agonie de leurs bambins chéris déchiquetés par les missiles et les bombes même prohibées. Jean Paul Sartre disait : on est toujours responsable de ce qu'on n'essaie pas d'empêcher. Spécialiste en marketing politique, spéléologue de gouffres sans fin, illusoire marchande de pureté, Rama n'a pas pu bouger le petit doigt, malgré les scènes cauchemardesques où les écoles, les hôpitaux et même les ambulances ont été réduits à des amas de ferraille, de sang et de chair humaine. Elle est aujourd'hui éteinte de l'intérieur; elle qui a si souvent su faire le sapin de Noël, clignotant toute l'année. On ne sait jamais "le ciel" peut lui tomber sur la tête. Vautrée dans le confort de son aveuglement, fasciné par le théâtralisme burlesque et macabre, baignant dans un climat où les intrigues, les compromissions et l'opportunisme sont magnifiés et où l'incongruité est la règle, ses combats fleurent souvent la combine et la pantalonnade, mais sont très utiles pour la nage en eaux troubles. Désormais, plus personne ne va gober ses calembredaines et conjectures, parce qu'elle n'est pas sincère…. le carnage continue de plus belle, le sang rouge vif coule à flot et le drame humain atteint des paliers innommables …Et elle continue a bien se dissimuler… Jugulaires au menton, sur un ton pathétique rappelant les saints jeans de la comédie, le verbiage était toujours inconsistant, volage et inconscient, les palabres inutiles, la diversion misérable et puérile, l'anamorphose fantastique et les calculs dérisoires. Cette boutefeu ne s'enflammait que pour le dérisoire et la galerie de crédules et de gobe-mouches…les images sont insoutenables, la barbarie est dévastatrice… Presque 1000 cadavres, Plus de 5000 blessés… A priori elle ne perçoit plus les bruits de l'extérieur qu'à l'étouffée, déformés… triste ambiance et sombre défaite… Au cours de ces dernières années, où l'on a vu le mensonge en politique passer du stade artisanal à l'ère industrielle, elle représente sans aucun contexte la fine fleur des menées secrètes et douteuses. Les charniers se multiplient à tour de bras et la destruction massive de la machine de guerre toujours aussi infernale… Rien, toujours rien… Le cauchemar en fait, a débuté, bien avant le 27 décembre et dure depuis plus de six mois. Toute la population était soumise à un embargo abject et insupportable. Les pauvres petits bambins crevaient de faim et agonisaient sur la pointe du pied, là aussi l'éclipse de notre chère humaniste était total… Rama qui pour destrier ne chevauche plus qu'un poney, a décidé de se taire pour protéger les "puissants" et pour qu'on ne lui tape pas sur les doigts. On reste pertinemment convaincu et persuadé que sur ces formes modernes des compromis apocryphes, elle a au moins une supériorité : sa mauvaise conscience. Elle n'a plus qu'une seule chose à dire aux petits enfants de Gaza : adieu les petits. Le rendez-vous avec vous et l'histoire est manqué à jamais.