Le Temps-Agences - Israël est le principal obstacle aux "efforts égyptiens" pour mettre fin par un accord à la guerre de Gaza, a déclaré hier le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit. Interrogé par la presse sur l'obstacle principal à la médiation égyptienne en cours, M. Aboul Gheit a déclaré: "l'intransigeance israélienne". "Israël est ivre de puissance et de violence", a-t-il accusé. Cette déclaration, la plus forte de la part de l'Egypte contre Israël depuis le début de son opération le 27 décembre contre Gaza, a été faite à l'issue d'un entretien du ministre avec son homologue tchèque, Karel Schwarzenberg. "Nous espérons toujours" qu'il y ait un "cessez-le-feu au plus vite", a ajouté M. Aboul Gheit, dont le pays joue les médiateurs entre le Hamas et Israël depuis le début du conflit. Il n'a pas dit un mot sur la possibilité évoquée par Israël d'une décision ier soir en faveur d'une cessation unilatérale des hostilités. M. Schwarzenberg, chef de la diplomatie tchèque a affirmé que l'Union européenne ne pourrait nouer le contact avec le Hamas qu'une fois que le mouvement aurait accepté les conditions du Quartette international pour le Proche-Orient, à savoir le fait de renoncer à la violence et la reconnaissance de l'Etat d'Israël. "Tant que le Hamas ne remplira pas les conditions du Quartette (...), il ne peut être un partenaire pour le dialogue", a-t-il dit. "Dès que le Hamas cèdera (...), il pourra y avoir une chance de leur parler". M. Aboul Gheit a en outre déclaré que l'Egypte ne s'estimait pas engagée par l'accord entre Israël et les Etats-Unis sur la lutte contre la contrebande d'armes vers la bande de Gaza. "Nous ne sommes engagés par aucun accord américano-israélien sur le territoire égyptien", a déclaré M. Aboul Gheit. "Nous ne sommes engagés que par la sécurité nationale égyptienne et la capacité égyptienne à protéger les frontières égyptiennes", a-t-il ajouté. Israël a souvent reproché à l'Egypte de ne pas en faire assez pour lutter contre les tunnels creusés sous les 14 km de la ligne de Philadelphie, qui marque la frontière entre le Sinaï égyptien et la bande de Gaza.