Comme dans la majeure partie des affaires d'adultère, le conjoint bafoué est le dernier à savoir. Mais sa réaction est généralement très violente comme pour cette affaire qu'a eu à examiner dernièrement la Cour d'appel et dans laquelle a été impliqué un mari bafoué dans son honneur. Le mari « cocu » a été abordé par l'un de ses voisins, indigné du comportement frivole de l'épouse de ce dernier : «voyons ! Tout le monde est au courant de cette histoire d'adultère, tu es le seul à ne rien savoir ». Son épouse aurait, en effet, fait la connaissance d'un jeune homme qui l'a envoûtée par son charme et, surtout, son argent. Elle en est devenue son esclave et tout le monde savait qu'elle s'adonnait à lui. Ses sorties avec cet homme sont connues par tout le quartier. Elle l'accompagnait à bord de sa voiture pendant l'absence de son mari. Elle rentrait généralement avant le retour du travail de ce dernier et, parfois même après prétextant la visite de ses parents. Le mari a été choqué par cette déclaration qui lui causa un profond préjudice moral. Mais le doute continua de lui ronger l'esprit. Il décida d'épier les agissements de son épouse infidèle. Le lendemain, au lieu de se diriger au travail, le mari s'est casé dans un recoin, pour épier sa femme. L'attente n'a pas duré longtemps. Au bout d'une petite heure, une voiture s'est arrêtée devant le domicile conjugal et le conducteur a klaxonné. La femme volage est sortie et a pris place prés de son amant. Son mari les a alors suivis sur sa motocyclette jusqu'à l'orée d'une forêt à la sortie de la ville où ils garèrent la voiture pour pénétrer dans la forêt, enlacés l'un à l'autre. En observant sa femme s'adonner ainsi à son amant, et, surtout en entendant leurs chuchotements, l'époux n'a pas pu maîtriser ses nerfs. Ses mains tremblaient et il tenait difficilement sur ses jambes. Quelques minutes plus tard, il emboîte le pas à son rival et il fit irruption dans la clairière choisie par les deux amants pour leur intimité. L'épouse infidèle sursauta. Mais le mari ne voulait pas d'elle. Il voulait plutôt se venger de son amant. Le mari cocu écarta violemment son épouse et poignarda le jeune homme avec le couteau dont il s'est armé. Il lui asséna plusieurs qui se sont avérés mortels. Le mari est rentré chez lui pour se laver et se changer avant de se présenter au poste de police pour avouer son crime. Poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation, il a comparu devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son forfait. Il aura certainement à croupir, pour une longue période, derrière les barreaux. L'épouse a été poursuivie, elle aussi, pour adultère.