* Point de presse de M.Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat En faisant un flash-back sur les indicateurs économiques et commerciaux de 2008. L'année de tous les périls : on revient toujours sur les contrastes de la conjoncture internationale, autrement dit sur la flambée des cours des matières premières, l'envolée des prix de l'énergie, la crise financière pour revenir à une chute des cours internationaux des matières premières et des produits de base. Un tel « récap » est de mise pour expliquer l'évolution des indicateurs enregistrés et les objectifs tracés pour 2009. L'évolution des indicateurs du commerce extérieur, l'état d'approvisionnement du marché intérieur et la courbe des prix à la consommation ont été les principaux points soulevés hier lors de la conférence de presse tenue par M.Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat. En 2008, le déficit commercial avec l'extérieur s 'est creusé à 6601,8 MDT contre 5027,7 MDT en 2007. Le taux de couverture des importations par les exportations s'est replié en enregistrant un taux de 78,2% contre 79,4% enregistrés en 2007. Le déficit énergétique s'est élevé à 833,9 MDT et la balance commerciale alimentaire a accusé pour la deuxième année consécutive un déficit de 1160,6 MDT. Les indicateurs précités ne peuvent qu'accréditer la thèse des dédales labyrinthiques de la conjoncture débouchant sur un ralentissement du rythme de la croissance. Le ministre du Commerce et de l'Artisanat a mis l'accent sur les dispositions préventives, les mécanismes d'ajustement et les réformes engagées permettant à l'économie tunisienne de sortir de l'impasse. Et en dépit de toutes les turbulences internes et externes, le ministre confirme la solidité des grandeurs économiques de base dont le niveau général des prix à la consommation familiale, la régularité dans l'approvisionnement du marché et l'évolution des exportations. « Malgré les changements climatiques et l'oscillation des prix internationaux des matières premières et des produits agricoles, l'approvisionnement du marché national en 2008 a été dans l'ensemble régulier », affirme le ministre. S'agissant de l'évolution du niveau général des prix, par glissement annuel les prix ont augmenté de 4,1% en 2008 contre 5,8% une année auparavant. Le taux d'inflation a été contenu à 5% au terme de l'année 2008. Baisse des prix du fer, de l'huile végétale non subventionnée et des voitures Un niveau de prix jugé « jugulé » selon le ministre et qui revient principalement à l'abondance de l'offre, la non-révision des prix des produits subventionnés et à la surcharge qui pèse sur la caisse de compensation. Les dépenses de la caisse générale de compensation ont frôlé les 1000 MDT en 2008. A ce titre, M.Touiti a affirmé l'intention de poursuivre la restructuration et la mise à niveau du système de compensation à travers notamment le ciblage des domaines d'intervention de la Caisse de Compensation. Toujours dans le chapitre des prix, le ministre a jeté la lumière sur la récente révision à la baisse des prix des hydrocarbures et sur les ajustements à la baisse, pratiqués sur les prix du fer et de l'huile végétale non subventionnée et des automobiles. Parallèlement à la chute des prix internationaux des matières premières, le ministre a confirmé la baisse à trois reprises des prix du fer sur le marché national, soit une baisse générale de 35% à 36%. Un abaissement de 20% des prix de l'huile végétale a été également enregistré. Cette tendance baissière des prix jouit au consommateur final. Néanmoins, le ministre a soulevé dans ce même ordre d'idées les risques de surgissement d'une situation de déflation au cas où le rythme des prix continue de poursuivre une courbe descendante à long -terme. Une situation de désinflation ou de légère inflation serait plus avantageuse qu'une situation de déflation au sens propre. Laquelle se traduit par un ralentissement d'activité économique, par une baisse de la production, par une baisse de la consommation et donc par une régression de la croissance.
Ralentissement du rythme des exportations Au niveau du marché extérieur, l'élargissement du déficit commercial avec l'extérieur ne dément pas l'évolution du rythme des échanges commerciaux, lequel a évolué de 2 points. Selon les indicateurs avancés par le ministre du Commerce et de l'Artisanat, le commerce extérieur est ventilé par part de marché comme suit : 11,6% avec le marché de l'Union Européenne, 22,1% avec l'Union maghrébine et 36,6% avec l'Afrique subsaharienne. Le ministre a tout de même souligné le ralentissement du rythme des exportations observé au cours du quatrième trimestre 2008 notamment en matière du textile-habillement et du cuir et chaussures (THCC). « La baisse de l'avantage compétitif de la Tunisie en matière dans le secteur du THCC face à la déferlante chinoise », est derrière le ralentissement du rythme des exportations du secteur sans pour autant omettre la morosité du marché international. En ce qui concerne les objectifs quantitatifs pour 2009, les prévisions tablent sur un accroissement de 8,7% des exportations, de 8,9% des importations, sur un taux d'inflation de 3,5% et des dépenses de compensation de l'ordre de 800 MDT contre 1000 MDT en 2007. La réalisation des objectifs précités reste soumise à l'application effective des dernières dispositions conjoncturelles et structurelles engagées en faveur des entreprises exportatrices en difficulté dont l'allocation de 1,5 MDT en faveur des entreprises exportatrices dans le secteur du textile, la poursuite des subventions directes au profit des produits agricoles et agroalimentaires, l'organisation des foires et salons de promotion et l'extension du programme du FAMEX (Fonds d'accès au marché extérieur). Compte tenu des fluctuations du marché international et des facteurs imprévisibles, il est très difficile d'anticiper sur l'évolution de la demande étrangère et donc de l'exportation nationale. Le rythme d'évolution à la hausse ou à la baisse des prix reste à son tour assujetti aux facteurs exogènes. Un nouveau pic des produits pétroliers et de base et une récession plus profonde de l'économie internationale renverseraient la donne et remettraient à jour les prévisions de croissance pour l'année 2009.