Le Temps-Agences - Israël exclut de rouvrir totalement la frontière avec la bande de Gaza tant que le Hamas contrôle le territoire palestinien ou peut profiter d'un assouplissement du blocus, a déclaré un haut conseiller du Premier ministre israélien Ehud Olmert. Le Hamas et Israël ont décidé dimanche de cessez-le-feu séparés après trois semaines d'offensive israélienne dans la bande de Gaza, mais le Hamas a conditionné le sien au retrait des troupes israéliennes et à la levée du blocus. Israël impose un blocus sur le territoire côtier depuis que le Hamas en a pris le contrôle par les armes en 2007, aux dépens du Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le conseiller d'Olmert, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat, a expliqué à la presse qu'Israël autoriserait l'acheminement du "maximum" de nourriture, de médicaments, de pétrole et de gaz afin « d'aider » les habitants de la bande de Gaza. Israël compte sur les restrictions pour peser sur le Hamas et obtenir la libération du soldat Gilad Shalit, détenu par des Palestiniens depuis près de trois ans. Pour le conseiller d'Olmert, l'objectif sous-jacent de l'agression israélienne, qui visait à faire cesser les tirs de roquettes, était d'empêcher le Mouvement de la résistance islamique de contrôler les points de passage frontaliers et de renforcer ainsi son pouvoir dans la bande de Gaza. "Si l'ouverture des passages renforce le Hamas, nous ne le ferons pas", a-t-il dit. Il a en outre émis des doutes sur le fait que le Hamas accepte de voir les forces de sécurité fidèles à Abbas s'installer aux frontières, comme l'ont proposé Israël et l'Egypte. Les forces de sécurité ont réalisé "quelque chose de remarquable" en Cisjordanie en "contenant les émeutes et les manifestations" pendant la guerre à Gaza, mais ne sont pas prêtes à revenir dans le territoire aux mains du Hamas, a-t-il expliqué. "C'est une force limitée. Et pour revenir à Gaza, je crois qu'elle a d'abord besoin de plus d'entraînement, plus de troupes, ce qui prend du temps", a-t-il précisé, ajoutant que le Hamas reprendrait très vite le contrôle des frontières s'il était confié aux forces de l'Autorité palestinienne. Des diplomates occidentaux et des dirigeants palestiniens ont accusé Israël de mettre des obstacles au rétablissement de la bande de Gaza.