Le phénomène de la mendicité a pris, dans nos contrées, une ampleur démesurée au point qu'elle est devenue une profession organisée et il ne manque plus que... les cartes de visite des mendiants à éditer et à distribuer ! Des histoires sont montées, des zones sont divisées, des bébés sont utilisés et les plus développés sont réunis avec des « réseaux » bien ficelés. En effet, il y a des gens qu'on met sciemment en lambeaux et il y a ceux à qui on donne costumes et cravates et qui seraient tombés dans un quartier chic, en panne sèche inopinément, demandant... cinq dinars pour le carburant ! Mais la question a un aspect plus profond : pourquoi notre société génère-t-elle, autant de mendiants ? C'est qu'on ces temps peu dociles, le Tunisien s'est habitué au gain facile étant un fervent partisan de l'effort peu épuisant. En effet, en plus du mal de tendre facilement l'oreille (le fameux « déplumage »), on a appris à tendre facilement la main, la fierté étant regardée avec un grand dédain. Et si on réapprenait à travailler ? C'est vrai que c'est plus facile à dire qu'à appliquer car le travail n'est pas facilement à la portée et il faut « mendier » pour le trouver. Et ça, c'est la face cachée de la mendicité...