Tout le monde dans ce quartier de cette bourgade limitrophe de la Capitale, s'interroge encore sur ce qui est arrivé à ce père de famille pour tuer son unique enfant avant de se donner la mort. Sa femme a encore du mal à croire à ce drame qui l'a rendue veuve en un clin d'œil et l'a privée de son premier et unique enfant. Elle se souvient du premier jour, il y a plus de six ans, quand leurs regards se sont croisés. Elle ne l'oubliera jamais. C'est la première fois qu'elle avait senti un tel sentiment. Il en va de même pour la victime, qui n'a pas pu retenir son cœur qui a commencé à battre la chamade. Coup de foudre ? Peut-être. Le lendemain, « Roméo » a attendu au même coin, son âme sœur. Il semblait qu'il avait l'intention cette fois-ci de lui parler. A la même heure que la veille, elle y passait. « Roméo » s'est approché d'elle, lui a exprimé son amour sincère et son intention de la demander en mariage. Un sourire a orné les lèvres de « Juliette » exprimant son accord. Roméo, qui se débrouillait pour gagner sa vie, n'a pas tardé à se présenter à la famille de sa dulcinée pour lui demander sa main et fixer la date du mariage. Au bout de quelques mois, le couple s'est retrouvé sous le même toit. La main dans la main, ils ont repris ensemble le chemin du labeur pour s'entraider dans l'édification d'un foyer stable et réussir à confronter les aléas de la vie. Quelques mois plus tard, l'épouse est tombée enceinte. Comme toutes les futures mamans, elle était pleine de joie. Son mari était pressé de devenir père. Et voilà, Oussama qui a vu le jour en 2003 et est venu égayer le foyer de ses parents. Tous deux rêvaient que leur enfant grandisse très vite pour le voir élève au primaire et au secondaire, puis étudiant universitaire et enfin cadre qui gagnerait dignement sa vie. C'est un rêve légitime. Etait-il réalisable ? Probablement. Cela dit, dans le cas d'Oussama, il s'agit d'un rêve qui ne verra jamais le jour. Pourquoi? Parce que son père l'a tué. Comment ? Sa femme ignorait les raisons. Elle se rappelait, seulement, que trois jours avant l'horrible incident, son mari s'est abstenu d'aller à son travail et a choisi de rester enfermé chez lui. Durant ces trois jours, elle, seule, sortait pour aller à son travail, laissant son enfant, Oussama, âgé de cinq ans, en compagnie de son père. Quand elle est retournée de son travail, le jour du drame, c'était la catastrophe lorsqu'elle a poussé la porte de leur chambre ! Son unique enfant, Oussama, égorgé, gisant dans une mare de sang et le corps de son père, étendu à ses côtés avec un grand couteau planté dans la poitrine. La position du corps du père et le rapport de l'autopsie ont permis aux enquêteurs de conclure qu'il s'agit d'un infanticide doublé de suicide. L'épouse a eu une dépression nerveuse dont elle ne s'est pas encore remise. Elle ne parvient pas encore à comprendre les raisons ayant amené son mari à perpétrer un tel crime.