En cette période de récession économique qui dicte des règles de gestion de pénurie, pouvons-nous légitimement nous demander si la construction de nouvelles salles de sport est prioritaire ? N'est-il pas plus judicieux, utile, de procéder à la réfection des installations existantes, de les préserver de toute détérioration ?
Même si le 11ème plan a prévu la construction de nouvelles salles couvertes, nous devons réaffecter les budgets prévus à un programme d'entretien et de réfection de nos salles couvertes et de nos terrains de plein air ; Préservation des acquis !
Le handball, le basketball et le volleyball, sports de salle par excellence, ont connu leurs périodes de gloire sur le «macadam», en plein air.
Les salles couvertes : un permanent surbooking, une maintenance approximative.
Ces salles au nombre de 145 actuellement dont 75 parmi celles-là, accueillent la pratique du handball, sont exploitées d'une manière intensive car tous les clubs avoisinants, avec toutes leurs sections filles-garçons, toutes leurs catégories en handball, basketball ou volleyball, exigent une utilisation équitable au profit de leurs effectifs.
Si les seniors garçons (et secondairement seniors filles) se taillent la part du lion à ce sujet, les jeunes avec 45 minutes par séance d'utilisation (2 à 3 fois) par semaine se partagent la portion la plus congrue, des « miettes » !
Le niveau technique de toutes les disciplines de salle tendra inéluctablement vers le bas. Une « récession technique » est déjà observée au niveau de ces sports. Ces derniers n'évolueront pas. Au contraire !
Les terrains de plein air :
La situation est alarmante. Le constat découle de quelques chiffres évocateurs. A titre indicatif citons :
1.- Une étude réalisée en 2006 par le D.T.N. Handball a permis de relever que dans le gouvernorat de Tunis, sur 29 terrains, 9 seulement continuent d'être exploités par les jeunes, essentiellement par temps clément. Les 20 autres, sont soit abandonnés, soit ont changé de destination (marchés, frippes, etc...) ;
Des documents précis et détaillés des relevés de ces terrains ont été remis au ministère de tutelle, au secrétariat général de la ville de Tunis, pour la remise en état de ces aires sportives. Rien n'a été entamé, faute de crédits prévisionnels.
Aucun suivi donc.
La fédération de handball, velléitaire aussi, n'a pas cru devoir se battre à ce sujet. Le bureau fédéral sait pertinemment que toute formation de jeunes ne lui « profite » pas. De passage, il s'occupe essentiellement de l'équipe nationale senior-homme qui procurent à ses membres, voyages et argent de poche, etc...
2.- -a- Sur les 12 clubs de la nationale qui bénéficient d'une salle, un seul utilise, en même temps, un terrain de plein air.
-b- 6 clubs, parmi ceux-là, utilisent EN COMMUN, une salle et un terrain de plein air. Ces terrains sont généralement très mal entretenus, sans filet, avec des poteaux branlants, etc... En clair, les salles couvertes, au lieu d'être COMPLEMENTAIRES aux terrains de plein air, sont en fait, venues se SUBSTITUER à tous ceux-là (terrains de plein air). On assiste à une bataille rangée de tous les entraîneurs pour l'utilisation, à la minute près, des salles.
NOUS PROPOSONS
1.- Au lieu de faire procéder à la construction de nouvelles salles prévues au 11ème plan, il faudrait récupérer tous les terrains de plein air au niveau de tous les gouvernorats et les remettre en état d'exploitation pour les scolaires et les catégories jeunes des clubs.
2.- La gestion des installations sportives doit être confiée à des sociétés privées car les interventions de nos services municipaux ont montré leurs limites, une léthargie endémique ! La levée de leurs ordures ménagères et la réfection des chaussées leur posent déjà beaucoup de problèmes ! Ils doivent résoudre, en priorité ces problèmes de santé publique et ceux relatifs à l'économique... et confier aux privés la gestion de ces domaines secondaires.
3.- Dans le cas où la construction d'une salle couverte est décidée, il faut que sa réalisation tienne compte des éléments suivants : a) De la «carte géographique» scolaire quant à son emplacement, équidistante de ces établissements pour une exploitation commune possible.
b) L'établissement d'un modèle obéissant à des normes techniques bien déterminées. Il faut éviter les erreurs techniques commises lors de la construction de nos salles jusqu'à présent.