Les exportations encore et toujours de par leur poids dans les équilibres généraux de l'économie nationale. Certes, la balance commerciale demeure déficitaire depuis bien des décennies. Toutefois, l'effort entrepris par les parties prenantes dans la réduction maximale possible de ce déficit se poursuit. Des programmes de promotion, de développement, de soutien et d'aide sont mis au point par tous les organismes compétents. Objectif : promouvoir autant que possible les exportations tunisiennes. Le Projet de Développement des Exportations (PDE) dans ses deux versions I et II, est l'une des pièces maîtresses de la série de programmes de promotion des exportations.
La mise en place réussie du « PDEI » dans un premier temps a incité les autorités à passer à la vitesse supérieure en élaborant un « PDEII ». Mais encore, l'assistance et le soutien aux entreprises exportatrices, en est la motivation essentielle. Le PDE II a été conçu en collaboration entre le Gouvernement Tunisien et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD). Ce projet est financé par un prêt de la Banque Mondiale d'un montant de 41,8 millions de $EU et englobe trois composantes : accès aux marchés d'exportation (CEPEX, FAMEX), mécanismes de garantie de financement à l'exportation avant expédition (COTUNACE) et logistique du commerce. En outre, la mise en place du PDE II vient conforter et ancrer les réformes institutionnelles émises dans le PDE I. le but étant la création d'un environnement opportun aux exportations ainsi que pour favoriser le commerce extérieur. Enquête ciblée Dans le cadre de ce programme, l'unité de facilitation du commerce international et de la logistique a mené une enquête sur les obstacles techniques au commerce (OTC). Cette enquête a été établie sur un échantillon de 159 entreprises réparties selon 15 secteurs d'activité. D'autres répartitions ont été disposées, telles que la région, l'année de création de l'entreprise, la taille, les marchés d'exportation, etc. Les résultats de l'enquête ont fait ressortir les différents obstacles techniques au commerce. Il s'agit d'abord des facteurs susceptibles d'augmenter les ventes et par ricochet d'y proposer des solutions adéquates. Ces facteurs liés aux marchés extérieurs comprennent notamment la faible demande, les impôts sur le travail, l'approvisionnement en main-d'œuvre, les tarifs et les charges sur l'importation et la qualité du produit. Les facteurs liés au marché local renferment, quasiment le même type d'obstacle, avec de surcroît les problèmes de distribution et supprimant ceux ayant un rapport avec l'extérieur. Chaque facteur a un degré d'importance précis dans l'augmentation des ventes. A titre d'exemple, la faible demande sur le marché local a un degré de forte importance de 42,4, alors que sur les marchés extérieurs, elle est supérieure de l'ordre de 51,91. Cela s'explique, bien entendu par le fait que les marchés extérieurs comprennent un nombre de consommateurs nettement plus élevé que sur le marché local. Le coût du marketing Par ailleurs, il existe des contraintes à l'exportation pour les pays développés. On retrouve la faible demande, avec entre autres, le coût de conception des produits à l'exportation, le coût d'analyse et de certification, le coût lié au marketing et à la distribution et le coût du transport. A ce niveau et selon la classification des contraintes par ordre d'importance quant à l'Union Européenne, le coût lié au marketing et à la distribution se trouve en tête de liste. Plusieurs catégories de produits sont concernées. On note la catégorie des produits chimiques, agricoles ou industriels ; celle des papiers et produits de papeterie et celle des produits agroalimentaires et tabac qui occupent le premier rang avec un degré d'importance forte similaire de 16,7%. Cela signifie que ces produits sont les plus touchés par la contrainte du coût lié au marketing et à la distribution. En revanche, pour les Etats Unis, la première contrainte est celle du coût du transport concernant surtout les produits de textile habillement et les produits agroalimentaires et tabac, avec un degré d'importance forte respectivement de 34,9%, 12,7% et 11,1%. Cela s'explique, en effet, les itinéraires de grande distance de transport des marchandises de la Tunisie vers les Etats Unis. Même configuration pour le Canada, le Japon et l'Australie avec des degrés d'importance différentiels pour les mêmes produits. Difficultés dans la planification Toujours dans le registre des contraintes, on retiendra celles qui peuvent affecter la capacité ou la planification future d'exportation. Elles ne sont pas nombreuses, cinq pour être précis : les réglementations de qualité ou de performance, la certification, les normes de conception, les procédures d'analyse et l'étiquetage et/ou l'emballage. L'étude sur les obstacles techniques au commerce comporte des résultats bien détaillés qui permettent de comprendre et de déceler les problèmes liés à l'exportation en Tunisie. Il est clair qu'un bon repérage des difficultés permet un meilleur processus de résolution pour y remédier. Il ne reste plus que les procédés d'application, lesquels, à défaut d'efficacité performante, risquent de faire échoir la mission du PDE.