Lègère avance de Kadima de Tzipi Livni sur le Likoud de Benyamin Nétanyahou. Le parti ultranationaliste de Lieberman en troisième position Le Temps-Agences - Tzipi Livni et Benyamin Nétanyahou, qui ont tous deux revendiqué leur victoire tôt hier aux législatives anticipées de mardi, devront sans doute négocier avec Avigdor Lieberman, le candidat ultranationaliste arrivé en troisième position et qui a ravi la place au travailliste Ehoud Barak. Dans tous les cas, la coalition en place pourrait se révéler fragile, ce qui pourrait menacer les efforts de paix au Proche-Orient. Après dépouillement de 99% des bulletins de vote, le parti centriste Kadima de Tzipi Livni possède une très légère avance sur le Likoud (droite) de Benyamin Nétanyahou, avec 28 des 120 sièges de la Knesset, contre 27, d'après les résultats encore non officiels donnés par la commission électorale, le vote de milliers de soldats israéliens, en service, ne devant être dépouillé qu'aujourd'hui. Mais au total, les partis de droite pourraient avoir remporté la majorité parlementaire, avec 65 sièges, ce qui donnerait à Benyamin Nétanyahou la main pour former la prochaine coalition gouvernementale, à moins que Tzipi Livni, partisante d'une coalition de centre-gauche qui totaliserait 56 sièges à elle seule, ne se décide à s'allier avec des radicaux. Le parti ultranationaliste Israel Beitenou ("Israël, notre maison") a obtenu 15 sièges faisant de son leader Avidgor Lieberman un arbitre incontournable. Le président Shimon Pérès demandera dans les prochains jours au chef de parti qu'il considère comme le mieux placé, de réunir une coalition pour tenter de former un gouvernement en un maximum de six semaines. La radicalisation de l'électorat israélien s'explique en partie par l'exaspération provoquée par les roquettes palestiniennes, tirées de la Bande de Gaza sur le sud d'Israël. Des tirs qui ont conduit l'Etat hébreu à mener le mois dernier une offensive meurtrière dans l'étroite bande côtière. Tzipi Livni, négociatrice en chef des pourparlers de paix du gouvernement sortant d'Ehoud Olmert, avec l'Autorité palestinienne, préconise un retrait israélien de Cisjordanie. Elle a dit à ses partisans fous de joie, les mains en l'air en signe du V de la victoire: "Aujourd'hui, les gens ont choisi Kadima. Nous formerons le prochain gouvernement, dirigé par Kadima". Benyamin Nétanyahou refuse, pour sa part, toute concession territoriale aux Palestiniens et est favorable à l'extension des colonies juives en Cisjordanie. Il a déclaré peu avant Tzipi Livni, à l'issue des résultats partiels et devant une foule en liesse scandant son diminutif de "Bibi": "Avec l'aide de Dieu, je dirigerai le prochain gouvernement". Quant à Avigdor Lieberman, il propose d'imposer aux Arabes israéliens (20% de la population) un serment d'allégeance à l'Etat hébreu, sous peine d'être déchus de leur nationalité israélienne. Quelque 5,3 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, deux ans après les précédentes législatives organisées en Israël. Malgré le mauvais temps, le taux de participation atteignait les 60%, deux heures avant la fermeture des bureaux de vote.