* La conférence de presse donnée, hier, par l'Union des Banques Maghrébines sensibilise les institutions bancaires sur la nécessité d'appliquer les normes de Bâle II. L'intégration économique maghrébine est le vœu partagé par les cinq pays de l'Union Maghrébine qui oeuvrent à concrétiser les ambitions jusque-là utopiques d'une coopération régionale fructueuse stimulant le rythme de la croissance, l'investissement, la création d'emplois et le renforcement des échanges commerciaux inter-maghrébins qui ne dépassent pas 3%. En qualité d'association professionnelle régionale, l'Union des Banques Maghrébines (UBM) joue le rôle de relais entre les institutions financières (bancaires et non bancaires), les Banques Centrales maghrébines et les autorités régionales compétentes de manière à harmoniser la conduite des réformes du secteur financier.
A l'ère de la libéralisation financière et de la globalisation des marchés financiers, les pays maghrébins sont soumis aux obligations de conformité de leurs banques aux exigences de Bâle II et à une accélération des réformes de restructuration de leurs secteurs financiers. D'où le plan d'actions stratégique de l'Union des Banques Maghrébines pour l'année en cours, axé sur les moyens de développer la carte bancaire au Maghreb, les modalités d'application des règles de Bâle II et les modes de financements innovants (les fonds d'investissements, l'emprunt obligataire, le factoring et autres). Les grandes lignes du plan d'actions de l'UBM ont été présentées hier lors d'une conférence de presse, tenue par Mohamed Rachid Larbi, Secrétaire Général de l'UBM et Abderaouf Ben Ghzela, Conseiller.
10 millions de cartes bancaires d'ici 2010 Dynamiser la diffusion de la carte bancaire au Maghreb figure parmi les recommandations adoptées à l'unanimité lors de la rencontre organisée récemment à Tunis sur le développement de la carte bancaire au Maghreb. L'objectif est d'atteindre 10 millions de cartes à l'horizon 2010 au lieu de 5 millions actuellement, soit une carte pour huit nationaux au lieu d'une pour 16. A ce titre, l'UBM oeuvrera à coordonner les actions entre les différentes parties afin d'harmoniser les systèmes réglementaire et techniques. « Il s'agit d'arrêter un plan de coopération entre les cinq sociétés de monétique de manière à normaliser le système, à créer une plate-forme de sécurité et à réaliser des économies d'échelle », a affirmé Mohamed Rachid Larbi. La rencontre récemment tenue a débouché, entre autres, sur la création d'un comité de suivi ou encore d'un groupe de travail ayant pour mission de suivre l'état d'évolution des cartes bancaires au Maghreb. « Les termes de références du groupe mixte de travail seront fixés dans les mois suivants », a ajouté le Secrétaire Général de l'UBM.
Une rencontre sur le risque bancaire et les règles de Bâle II Afin de sensibiliser davantage les banques maghrébines quant à la nécessité d'appliquer les normes de Bâle II, l'UBM prévoit une rencontre des banques maghrébines les 15 et 16 mars 2007 inhérente au risque bancaire. La rencontre permettra, notamment, de faire le point sur l'état d'application des normes et standards internationaux par les banques maghrébines, sur les modalités d'échanges d'expériences en la matière entre les Banques Centrales et sur les aspects et spécificités des normes en question. L'évaluation du risque bancaire (la solvabilité, la rentabilité du projet...) et l'obligation d'élaborer des notations internes par les banques figurent parmi les exigences de Bâle II. Pour réussir le challenge de la globalisation financière, les banques maghrébines n'ont qu'à agir en concertation de mettre en commun leur savoir et leur savoir-faire.
Vers la création d'un Fonds Maghrébin d'Investissement Outre la création d'une Banque Maghrébine d'Investissement établie en Tunisie et dont le démarrage effectif est prévu pour la fin du mois de mars 2007 (probablement le 27/03/07), le Secrétaire Général de l 'UBM a affirmé l'intention des pays maghrébins de créer un Fonds Maghrébin d'Investissements. « Il s'agit d'un moyen de financement alternatif au financement bancaire et une manière de contribuer au montage économique de l'espace financier maghrébin », a-t-il ajouté. Par le biais des études et des rencontres d'experts, l'UBM poursuivra les efforts visant le développement des modes alternatives au financement bancaire dont l'emprunt obligataire, le factoring et le capital investissement. Le conseiller de l'UBM a déclaré : « La promotion du mode de financement par emprunt obligataire ou encore par recours à l'épargne publique contribuera à dynamiser les marchés financiers maghrébins ». Néanmoins le développement de l'emprunt obligataire est tributaire de la bonne application des principes de BâleII. Par ailleurs trois commissions ou groupes de travail ont été constitués : commission carte bancaire, commission investissement et échanges et commission formation et ressources humaines. Les trois commissions auront pour principale mission de coordonner les actions en vue d'une meilleure harmonisation des règles et de bénéficier des effets d'entraînement. Les différentes investigations convergent vers la création de l'Union tant espérée et pourquoi pas l'instauration, un jour, d'une monnaie maghrébine unique qui générera d'autres « cartes » à jouer.