S'achemine-t-on vers une alliance entre le Likoud de Benjamin Netanyahu et le Kadima de Tzipi Livni pour la formation d'un gouvernement d'union nationale en Israël ? C'est l'un des scénarios évoqués pour surmonter le blocage politique résultant des dernières législatives qui ont consacré la montée de la droite. En attendant que le président israélien désigne celui qui sera en charge de former le gouvernement, les deux leaders revendiquent le poste convoité de Premier ministre. Mais les chances de Tzipi Livni, malgré la courte victoire de son parti, paraissent minimes devant celles de son rival qui se pose en chef d'une droite majoritaire en nombre de sièges. Quel que soit le nom du futur Premier ministre, les résultats des dernières législatives démontrent une radicalisation inquiétante de la société israélienne et un glissement à droite qui n'augure rien de bon pour la suite des négociations de paix palestino-israéliennes et pour les relations d'Israël avec ses voisins arabes. Une équipe d'extrémistes au gouvernement israélien ne ferait qu'envenimer une situation déjà catastrophique après l'agression meurtrière de l'armée israélienne contre la bande de Gaza. Que peut-on attendre d'un Benjamin Netanyahu qui refuse toute concession territoriale aux Palestiniens et se déclare favorable à l'extension et à l'utilisation de l'armée pour instaurer un rapport de force. Ou d'un Liberman qui rejette le principe de « paix contre les territoires » et remet en question le droit à la citoyenneté de la minorité palestinienne d'Israël. Autant dire que le moribond processus de paix entrerait dans une mise à mort latente et la région dans un nouveau cycle de violence et de massacres. Les Palestiniens ne cachent pas, d'ailleurs, leur morosité et leur scepticisme à l'issue de ces élections. Reste à savoir que seraient l'attitude de l'administration américaine et sa marge de manœuvre avec la nouvelle donne. Washington continuera-t-elle à donner un blanc-seing à Israël ? Ou s'appliquera-t-elle, comme l'a promis Barack Obama, à ranimer le processus des négociations palestino-israéliennes pour arriver à une paix fondée sur la coexistence de deux Etats ? Encore faut-il qu'il ait les moyens d'user de pression pour infléchir les positions d'un gouvernement hostile à la paix.