Le tribunal de première instance de Tunis a eu à juger hier une affaire de meurtre dans laquelle étaient impliqués deux jeunes hommes. L'affaire remonte au mois de février de l'an 2008, quand un cadavre d'un jeune homme a été découvert par un passant au niveau de Oued Méliane. Une enquête fut ouverte et les premières constatations montrèrent que la victime a été assassinée par des inconnus. Son corps portait des traces de violences et de brûlures. La victime est un chef de station ferroviaire, il connaissait le meurtrier depuis 1997, ce dernier est un chef d'atelier de réparation de réfrigérateurs. Les deux amis avaient en effet décidé d'organiser une beuverie. Malheureusement, la soirée avait mal tourné pour se solder finalement par un meurtre. Une dispute éclata à propos d'un vieux litige, et le ton monta pour en venir aux mains. Après être rentré chez lui, le chef d'atelier a usé de la ruse pour attirer son protagoniste jusqu'à son atelier afin de tourner la page, lui affirma-t-il . La victime mordit à l'hameçon et se dirigea à bord de sa voiture vers l'endroit indiqué par le chef d'atelier. Arrivée sur le lieu et avant même de prononcer le moindre mot, la victime reçut un coup de marteau qui lui fut fatal. Constatant sa mort, le tueur pris de panique demanda de l'aide à son beau-frère qui habitait dans les parages. Après mûres réflexions, ils ont décidé à deux de transporter le cadavre vers l'oued Miliane et de mettre le feu à la voiture de la victime afin de faire disparaître toutes traces de leur crime.
Arrêtés et inculpés d'homicide volontaire et complicité. Traduits devant la chambre criminelle du tribunal de Tunis, les deux accusés sont restés sur leur position. l'accusé affirma qu'il ne se rappelait plus dit-il, comment il avait pris un marteau avec lequel il porta plusieurs coups sur la tête de la victime, car il était à ce moment là au paroxysme de la colère. L'accusé principal soutint devant le tribunal, qu'il n'avait aucunement l'intention de tuer, et qu'il avait agi inconsciemment et sous l'emprise de la colère. Quant à son complice, il clama son innocence, affirmant qu'il n'était pour rien et qu'il n'avait jamais participé avec l'auteur principal aux faits. L'avocat de la défense sollicita du tribunal de considérer les faits comme étant des violences graves ayant causé la mort sans l'intention par son auteur de la donner en vertu de l'article 208 du Code pénal. Quant à son complice, son avocat soutint que son client n'est pas considéré comme complice du meurtre, et sur cette base il sollicita son acquittement. L'affaire a été mise en délibéré.