A partir d'aujourd'hui, une nouvelle compétition s'ouvre, scindée en deux parties dont l'interférence pèsera lourd en haut comme au bas du tableau. Au sommet, seul le Club Africain tient son destin en main. Son classement final ne dépendra que de lui-même. Ce qui n'est pas le cas pour ses deux poursuivants encore susceptibles de lui disputer le titre. Les choses peuvent donc être simples : le Club Africain en ne gaspillant pas le moindre point, ne laissera à ses concurrents que l'ambition de se disputer un deuxième rang. Mais les choses peuvent aussi ne pas être aussi simples si les interférences évoquées plus haut agissent dans un sens défavorable. Pour appréhender le problème de ce côté, il nous faudra prendre en considération les cinq journées qui restent à jouer. Et que voyons-nous ? Qu'outre le Stade Tunisien et le CS Sfaxien qui se posent par leur statut de "grands" comme alliés objectifs de l'Espérance, et l'USM pour le Club Africain, mais aussi Jendouba, El Gaouafel et surtout l'Avenir de la Marsa se dresser comme des obstacles à toute perspective obéissant à la logique de la hiérarchie du moment. Ben Chikha avait bien raison de dire que son souci n'était pas le derby mais les quinze points mis en jeu après. L'Espérance avait raison de réagir impérativement après sa défaite de dimanche, sachant que des événements collatéraux pourraient peut-être compenser ce qu'elle a perdu elle-même. L'Etoile a toutes les raisons de se tenir en réserve du... titre, ses trois points de retard peuvent être résorbés dans une combinaison d'un nul des leader actuel et d'une victoire sur l'Espérance à l'ultime journée. Les combinaisons d'ailleurs ne manquent pas pour nourrir tous les rêves et susciter tous les cauchemars et pas seulement pour la tête du classement. Car si en tête, ils ne sont que trois, quelques degrés plus bas, ils deviennent cinq ou même six à s'adonner aux élucubrations que permettent actuellement les alliances non voulues mais objectivement possibles. D'où l'extrême fragilisation de l'Avenir qui devra jouer trois fois à l'extérieur. De même que l'O. Béja qui, hier encore dictait ses bons vouloirs en coupe et en championnat. Que dire d'El Gaouafel qui recevra deux grosses pointures dont le Club Africain, aller à Béja et Bizerte avant de recevoir l'Avenir, condamné désormais à jouer les Kamikases. Il a, en fin de compte, raison le sage Ben Chikha de donner à chaque rencontre son importance du jour comme si elle était décisive tout en considérant, mais sans l'avouer, l'ensemble des cinq journées. Pour plus accentuer l'intensité de l'attente et la possibilité de l'imprévisible, la journée qui débute aujourd'hui ne finira qu'après demain. En attendant d'observer ce que sera le lendemain d'un derby qui, inévitablement, a laissé des traces positives ou négatives, on s'intéressera aujourd'hui à trois cas de figure. L'O. Béja sera-t-il en mesure de dégager dès cet après-midi de sa position inconfortable en disposant d'un Stade Tunisien qu'une quatrième place tente terriblement? On saura dans le deuxième cas si l'Etoile a les moyens, non seulement techniques mais aussi nerveux pour résister aux réactions d'un Jendouba bien décidé à ne pas lâcher la planche de salut qu'il a su saisir ces dernières semaines. Mais c'est le troisième cas qui prendra les allures d'un drame théâtral dans lequel on ne sait pas qui tiendra le rôle principal. L'ESHS est certes plus à l'aise avec encore quelques points dans ses réserves. Il joue en plus chez lui. Mais personne n'osera lui donner un chèque en blanc quand il s'agit d'un adversaire comme l'Avenir, au pied du mur et qui est loin d'estimer qu'il est à sa véritable place.