Les Etats-Unis envoient deux émissaires en Syrie pour les contacts les plus élevés entre les deux pays depuis quatre ans. C'est dans la logique de la nouvelle orientation du Président américain Barack Obama qui veut privilégier le dialogue avec les pays du Moyen-Orient et de la nouvelle « diplomatie agressive » dont la Secrétaire d'Etat, Mme Hillary Clinton se veut l'architecte. Cette volonté américaine de renouer le dialogue avec Damas émane de sa conviction que la Syrie est un partenaire incontournable pour faire revivre le processus de paix au P.O dont la mort à, non seulement, nui aux peuples de la région mais également affecté les intérêts des Etats-Unis, du fait de leur alignement sur la politique agressive d'Israël. Washington pense, en outre, aux échéances qui l'attendent dans la région, et compte sur Damas pour s'assurer que son retrait annoncé d'Irak se déroule sans heurts et n'aboutisse pas à la reprise de la guerre civile. L'Iran est également, dans son point de mire. En faisant sortir Damas de l'orbite iranienne, Washington favoriserait un isolement diplomatique de Téhéran qui l'aiderait à obtenir un changement d'attitude de ce pays. Et les Etats-Unis espèrent également un retour des Syriens et des Israéliens à la table des négociations de paix et un coup de pouce syrien pour favoriser la formation d'un gouvernement palestinien d'unité nationale. Autant d'objectifs qui vont dans le droit fil de la nouvelle diplomatie américaine mais qui risquent de se heurter aux dures réalités de la région. Car, une reprise de dialogue ne peut faire oublier les huit ans de relations tendues et de rapports houleux envenimés par des questions épineuses et souvent enchevêtrées. Le Président syrien a, en tout cas, appelé les Etats-Unis à ne pas « dicter » leurs décisions pour régler les problèmes du Proche-Orient et que les relations entre les deux pays « devraient être basées sur une compréhension des questions de la région et des intérêts communs ».