-Les présidents de sections doivent traduire devant le conseil de discipline les avocats ayant participé à ces émissions- Le Bâtonnier Me Béchir Essid lors de la conférence de presse qu'il a tenu hier matin à la maison de l'avocat de Tunis, a donné l'impression de vouloir d'emblée mettre les points sur les i et dissiper tout malentendu. Il a souligné avec force "Nous sommes pour la liberté d'expression, pour une information libre et crédible. Nous défendons la démocratie, les droits de l'Homme et le droit à la critique. Mais nous sommes contre la publicité et contre ceux qui cherchent à porter atteinte à autrui notamment à l'avocatie qui est une institution nationale et constitutionnelle et une profession honorable. Aujourd'hui nous tenons cette conférence de presse pour vous informer et informer l'opinion publique des décisions qui ont été prises par le conseil national des avocats suite aux émissions télévisées sur Tunisie 7 et Hannibal qui ont porté atteinte à l'image de marque de l'avocatie notamment l'émission "Al Hak Maaq" sur Tunisie 7 diffusée le 12 mars 2009".
Animateurs Me Essid a énuméré ensuite les décisions prises à commencer par entamer les procédures judiciaires adéquates pour arrêter la diffusion de pareilles émissions qui portent préjudice à la profession d'avocat : La convocation par le Bâtonnier de tous les avocats qui ont participé à ces émissions pour leur ordonner de s'abstenir. A cet effet Me Essid a affirmé que dorénavant tous les avocats désireux de participer à une émission télévisée devront au préalable obtenir une autorisation. Enfin le conseil de l'ordre a appelé avec force les présidents des sections à traduire ceux qui ont participé à ces émissions devant le conseil de discipline. Mais que reproche-t-on à ces émissions ? Pour le Bâtonnier "l'émission du 12 mars s'est transformée en un tribunal pour juger l'avocat qui selon sa cliente, l'aurait escroquée. Les participants à cette émission et les animateurs ont porté atteinte à la profession. Les animateurs se sont transformés en juges d'instruction en harcelant l'avocat. Ils ont surtout agi contre la loi car l'affaire suit son cours en justice et ne doit donc pas faire l'objet d'une émission". Et en ce qui concerne les reproches adressés aux avocats participant à ces émissions Me Essid souligne que "certains d'entre eux font de la publicité ce qui est contraire à la loi organisant la profession. D'autres participent régulièrement à ces émissions. Ils pratiquent donc un autre travail et cela est interdit. La loi de 1992 interdit le double emploi. Ils n'ont donc qu'à choisir. S'ils continuent. Ils vont être radiés de la profession". En conclusion le Bâtonnier a indiqué que le Conseil de l'ordre va employer tous les moyens judiciaires et syndicaux pour arrêter ce genre d'émissions qui portent atteintes à plusieurs corps de métiers.