Le Temps-Agences - Alliance Nationale (AN), le parti de la droite traditionnelle italienne, a annoncé hier sa dissolution pour fusionner la semaine prochaine avec Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi, donnant ainsi naissance au nouveau mouvement Peuple de la liberté (Pdl). "Aujourd'hui, Alliance Nationale cesse d'exister, le Peuple de la liberté voit le jour et notre amour pour le peuple italien se poursuit", a déclaré en concluant les travaux du dernier congrès d'AN son leader Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés. Le haut responsable était visiblement ému à l'issue d'un discours improvisé de près d'une heure en annonçant la fin d'un parti qu'il a créé en 1995, transformant le Mouvement social italien (MSI), héritier de la tradition fasciste, en un parti de droite traditionnel. Conscient du poids que Silvio Berlusconi, patron incontesté du centre-droit en Italie, a au sein du futur parti, M. Fini n'en a pas moins voulu revendiquer une certaine autonomie. "Le Pdl a un leader et c'est Berlusconi, de toute évidence, mais même Berlusconi sait qu'un leadership fort et reconnu ne peut en aucun cas devenir un culte de la personnalité", a-t-il lancé à cinq jours de la naissance officielle de ce nouveau parti. Le congrès fondateur du Pdl se déroulera à Rome du vendredi 27 au dimanche 29 mars. Des voix au sein d'AN se sont cependant élevées pour critiquer cette fusion, craignant de perdre, entre autres, la liberté d'expression au sein d'un nouveau parti où la composante AN sera toujours une sorte +d'actionnaire minoritaire+. "Je n'ai pas envie de me dissoudre (...) et je souhaite que le Peuple de la liberté soit aussi libre dans la discussion interne et dans le droit de défendre toutes les idées", a dit samedi sous un tonnerre d'applaudissements Roberto Menia, secrétaire d'Etat à l'Environnement, visant la tendance de Silvio Berlusconi à décider de tout, sans débat interne. "Je n'aime pas l'idée d'être un parlementaire nommé, et non élu", a-t-il ajouté, visant une nouvelle fois l'habitude de Silvio Berlusconi d'établir personnellement les têtes de liste et les listes électorales, déterminant ainsi largement la victoire ou la défaite d'un élu en fonction de sa position sur cette liste. AN a remporté ces dernières années environ 12% lors des différents scrutins (2001 et 2006). Pour les législatives de 2008, déjà associée à Forza Italia au sein du Pdl, les deux partis avaient obtenu environ 38% et leur objectif affiché est plus de 40% des suffrages de Italiens. Selon un accord de principe, AN aura 30% des postes de responsabilité au sein du Pdl, le reste revenant à la composante FI.