-Les IST/VIH/SIDA, une question de prévention et de solidarité-, tel a été le thème du cercle de la population et de la santé de la reproduction tenu vendredi après-midi à l'ONFP. Un sujet qui suscite de plus en plus d'intérêt, car il est vrai que la prévalence de cette maladie n'est pas alarmante en Tunisie. Mais les cas non déclarés ou plutôt non dépistés sont beaucoup plus importants. Le risque de transmission du virus est ainsi très élevé, notamment chez ceux ayant des rapports sexuels non-protégés ou qui utilisent des drogues injectables. Se prémunir contre ces infections aux conséquences lourdes est certes la responsabilité des différents acteurs dans le domaine de la santé et de la société civile. Il s'agit aussi de la responsabilité des personnes concernées directement ou indirectement par la maladie. Le dépistage précoce du virus reste primordial pour ceux qui ont des comportements à risque. D'ailleurs, 11 centres spécialisés ont ouvert leurs portes à tous ceux qui se soupçonnent d'être porteurs du VIH ou qui ont pris le risque de s'y confronter. Les analyses s'effectuent de façon anonyme et dans la discrétion absolue. Comment faut-il se protéger contre les infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/SIDA ? Une question qui suscite le débat actuellement dans les pays Européens. Les déclarations du Pape Benoît XVI lors de sa visite en Afrique considérant qu'il est inutile de distribuer les préservatifs, car « au contraire ils augmentent le problème », a provoqué un tollé. Les scientifiques ont lancé un appel tout récemment. « Il faut laisser à la science résoudre ces questions ». Après les efforts déployés par les scientifiques et les instances internationales les déclarations du Pape risqueraient d'avoir un impact négatif. Alors que la science a fait ses preuves dans le domaine de lutte contre le SIDA. Le préservatif reste le seul outil pour se protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Abstinence Certes, l'abstinence, la fidélité et le comportement sans risque restent parmi les meilleurs moyens pour se protéger contre le VIH et les IST. Toutefois, le changement démographique et surtout des mentalités laissent le champ libre à plusieurs catégories sociales pour s'aventurer. Des aventures qui pourraient avoir des répercussions lourdes à court, moyen et long termes. Les ignorants (adultes et jeunes, hommes et femmes) risquent d'être infectés par le VIH. D'ailleurs, le Dr Farouk Ben Mansour l'a confirmé lors du cercle en rappelant les facteurs favorables à la transmission du virus. Il est question « d'ouverture de la société tunisienne sur les autres cultures, de l'invasion des chaînes sattelitaires et du « marketing » du sexe », d'après lui. La mutation démographique a aussi son rôle à ce niveau. « La proportion des jeunes et le recul de la moyenne d'âge du mariage sont classés parmi les facteurs favorables », rappelle-t-il. Toujours dans le même cadre, Dr Ben Mansour, a précisé que les conditions socio-économiques de quelques catégories sociales les poussent à pratiquer des activités risquées. Il évoque ainsi la prostitution non contrôlée et les drogues injectables. Malgré les efforts déployés pour attirer l'attention par rapport à ces dangers et les mesures prises, beaucoup de lacunes restent encore à combler. Le spécialiste parle essentiellement des causes du manque d'utilisation du préservatif chez les jeunes, du contrôle des maisons de prostitution, de la prise en charge des homosexuels et de la lutte contre les drogues... Le programme en cours de réalisation dans le cadre du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme aura certes des résultats positifs. Mais serions-nous capables d'atteindre les objectifs tracés et surtout cibler toutes les catégories directement ou indirectement concernées par cette question ?