Le Temps-Agences - Les deux rivaux palestiniens, le Fatah et le mouvement islamiste Hamas, tentent à nouveau hier au Caire d'aplanir leurs différends, alors qu'Israël s'est doté d'un nouveau gouvernement de droite. Une réunion entre les deux délégations a eu lieu dans la matinée sous le patronage du chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, a rapporté l'agence officielle égyptienne Mena. La formation d'un gouvernement d'entente, la refonte des services de sécurité, le système électoral et l'avenir de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sont au centre des discussions, selon la Mena. Le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas sont en conflit depuis que ce dernier a violemment pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, mettant en déroute les services de sécurité fidèles à M. Abbas. Ce coup de force est survenu après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne entre le Fatah et le Hamas, parti majoritaire au Parlement palestinien. La délégation du Hamas comprend des responsables de l'intérieur --de la bande de Gaza-- comme de l'extérieur --en exil à Damas. Présidée par Moussa Abou Marzouk, le numéro deux du bureau politique, elle compte également Mahmoud Zahar, Khalil Al-Haya et Emad Al-Alami. Celle du Fatah est présidée par Ahmad Qoreï. En font aussi partie Nabil Chaath et Azzam Al-Ahmad. Un précédent round de pourparlers entre le Hamas et le Fatah avait été suspendu le 19 mars en raison de désaccords persistants sur différents points. Un haut responsable égyptien non identifié, cité par la Mena mardi, a appelé Fatah et Hamas à "se montrer à la hauteur de leurs responsabilités (...) et à s'élever au-dessus des (querelles) partisanes et de la lutte pour le pouvoir". "L'Egypte invitera le reste des factions (palestiniennes) s'il y a une percée dans les pourparlers", a-t-il ajouté. Ces factions participent depuis le 10 mars au Caire à un cycle de réunions de réconciliation à travers cinq commissions, en vue de la formation notamment d'un gouvernement d'entente nationale. Les commissions portent sur la création de ce gouvernement, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives. De l'issue du processus de réconciliation dépend aussi la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par une offensive israélienne du 27 décembre au 18 janvier. Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Gaza passe par lui. La communauté internationale a promis le 2 mars en Egypte 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza et la relance de l'économie palestinienne.