Le Temps-Agences - Le prochain secrétaire général de l'Otan sera le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué hier en marge du Sommet de Strasbourg l'actuel titulaire du poste, le néerlandais Jaap de Hoop Scheffer. La nomination de Rasmussen intervient après 48 heures d'intenses tractations avec la Turquie, qui a opposé jusqu'au dernier moment son veto au choix de ce dernier, malgré l'insistance des grandes puissances de l'Alliance. "Je suis profondément honoré d'être nommé comme prochain secrétaire général de l'Otan et je ferai tout mon possible pour répondre à la confiance de mes collègues", a déclaré le Premier ministre danois en ouverture de la conférence de presse finale du Sommet. Le mandat de Jaap de Hoop Scheffer prend fin le 31 juillet et Anders Fogh Rasmussen prendra donc ses fonctions le 1er août. La Turquie refusait d'endosser la candidature de Rasmussen en raison de la façon dont il a géré l'affaire des caricatures du Prophète Mohamed, publiées en 2006 par un quotidien danois. Les autorités turques lui reprochaient également de ne pas être parvenu à fermer la chaîne de télévision kurde ROJ TV, proche du Parti des travailleurs du Kurdistan, qui émet du Danemark. Le PKK est sur la liste des organisations terroristes européenne et américaine. Depuis Ankara, le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, qui ne participait pas au Sommet mais était très réticent au choix du Premier ministre danois, a confirmé que la Turquie s'était ralliée au reste des membres de l'Otan après que Barack Obama eut fourni des "garanties" à son gouvernement. Il a notamment obtenu la promesse que l'un des adjoints du secrétaire général sera de nationalité turque et que des officiers turcs seraient également présents au sein du commandement militaire de l'Alliance. Lors d'une conférence de presse séparée, Barack Obama a salué l'"extraordinaire réputation" d'Anders Fogh Rasmussen et a indiqué que d'importants efforts avaient été déployés pour que tout le monde soit satisfait de ce choix. Le Premier ministre danois bénéficiait du soutien des grandes puissances de l'Alliance - Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France - qui ont mis tout leur poids dans la balance au cours du Sommet pour forcer la décision. En dehors des réticences turques, plusieurs autres membres de l'Otan estimaient en privé que Rasmussen n'était pas le meilleur candidat à l'heure où l'Alliance cherche à réchauffer ses relations avec le monde musulman. En dehors d'Anders Fogh Rasmussen, les autres noms qui circulaient pour occuper le poste étaient ceux de l'ancien ministre britannique de la Défense, Des Browne, du ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, et du ministre canadien de la Défense, Peter MacKay.