Le Temps-Agences - L'espoir de retrouver des survivants du violent tremblement de terre qui a fait au moins 260 morts, dont 16 enfants, dans le centre de l'Italie s'amenuisait hier alors que Silvio Berlusconi évoquait déjà les projets de reconstruction pour la zone dévastée. Le bilan du séisme est de 260 morts et de plus de "100 blessés graves", a annoncé le chef du gouvernement, confiant avoir craint le jour du séisme, après le survol de la zone, que "le nombre des morts n'atteigne le millier". Onze personnes sont encore portées disparues. Lors de cette troisième visite sur le terrain, il a confirmé que les funérailles nationales des victimes auraient lieu demain à L'Aquila, épicentre de la catastrophe. Les deux premières victimes ont été enterrées hier après-midi, l'une dans la région touchée par le séisme, l'autre dans celle voisine du Molise. Les matchs de football prévus demain pour la 35ème journée de championnat de série B ont été reportés à mardi prochain. Le pape Benoît XVI a pour sa part annoncé au cours de son audience générale qu'il "espérait" se rendre "dès que possible" sur les lieux de la catastrophe. Des proches de disparus se pressaient hier encore autour des ruines de ce qui fut un foyer d'étudiants à L'Aquila, espérant contre toute logique qu'ils puissent être retrouvés encore vivants. "L'espoir meurt en dernier. Mais que peut-on vraiment attendre? L'immeuble s'est tout simplement effondré", confie l'oncle d'un jeune porté disparu alors qu'une femme habillée de noir s'évanouit. La presse italienne a consacré hier de longs articles au "miracle d'Eleonora", cette étudiante de 21 ans retrouvée vivante mardi soir après avoir passé 42 heures sous les décombres. Son état de santé est cependant préoccupant, selon des sources médicales de l'hôpital voisin de Terramo où elle a été opérée de ses fractures, affirme l'agence Ansa. Les milliers de sans-abri eux se sont installés dans les quelque 3.000 tentes montées sur la zone de la catastrophe où 8.500 secouristes sont à pied d'oeuvre. "Cette nuit a été la première au cours de laquelle j'ai pu me reposer un peu. Il y a des couvertures", confiait avec résignation Massimo Battista, 40 ans, un réfugié rencontré dans un camp. "Le froid? Après deux jours, je me suis habitué", ajoutait-il. Il n'a cependant pas dû goûter "l'humour" du chef du gouvernement qui a conseillé aux rescapés hébergés dans les camps de toile de "prendre ça comme un week-end en camping", sur la télévision allemande N-TV. Les quelque 140 détenus de la prison de L'Aquila ont aussi été évacués après la nouvelle violente secousse de mardi soir d'une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter. Le séisme de lundi, le plus meurtrier à frapper l'Italie depuis 30 ans, était de 5,8 sur la même échelle ou 6,2 sur l'échelle du moment. Trois jours après la catastrophe, le Cavaliere a déjà évoqué la reconstruction, suggérant qu'elle soit divisée en 100 projets dont chacun serait pris en charge par l'une des 102 provinces italiennes, sous le contrôle du gouvernement. Il a également évoqué l'"adoption d'une église ou d'un monument historique" par des institutions ou des gouvernements étrangers pour financer leur reconstruction. Selon une première estimation gouvernementale, 1,3 milliard d'euros seront nécessaires pour la reconstruction des édifices et des maisons dont 10.000 ont été endommagés. Deux voleurs ont été arrêtés hier dans le village d'Onna, proche d'Aquila, avec un butin d'une valeur de 80.000 euros peu après l'annonce par Silvio Berlusconi de la création d'un nouveau délit contre les pilleurs qui sera puni de "peines très, très sévères". Alors que de nombreux comptes bancaires ont été ouverts pour recueillir des dons en faveur des victimes, les sénateurs italiens, au nombre de 315, ont décidé d'offrir une somme d'au moins 1.000 euros, prélevés sur leur salaire.