ar rapport à l'ancien texte, cette loi permettra, d'une part d'inciter les patients à consulter tout en s'assurant de la protection de leur anonymat et d'autre part, de consolider les efforts déployés en matière de lutte contre les maladies transmissibles, ainsi que de renforcer le système de surveillance épidémiologique en Tunisie, à travers notamment la garantie de consultations anonymes aux personnes affectées. Par ailleurs, la nouveauté de cette réglementation, c'est qu'elle a établi plusieurs garanties en faveur des malades concernés, dont notamment la prise en charge obligatoire par décision de justice. D'après l'ancienne loi, en cas de découverte de maladie transmissible chez un patient, le médecin soignant doit obligatoirement la déclarer auprès des autorités de santé publique et par la même, l'identité du patient. A noter que le ministère de la Santé publique a mis à la disposition des médecins une liste de maladies transmissibles ou un carnet de notification des maladies transmissibles à déclaration obligatoire, Ainsi, les autorités en charge de l'action sanitaire peuvent remonter à la source, voire même le foyer du patient pour évaluer le risque d'épidémie. Une fiche d'information est, à chaque fois, dressée avec des informations concernant l'identité du patient, son adresse et le type de la maladie. Par contre, le nouvel amendement a intégré la notion de déclaration anonyme, applicable aux professionnels des secteurs public et privé et a révisé les droits et devoirs des patients et des professionnels en vue de les adapter aux nouvelles dispositions. Partant de ce principe, le carnet de notification des maladies transmissibles à déclaration obligatoire demeure une obligation pour le médecin traitant, mais sera désormais adressé, sous pli confidentiel et en deux copies, pour la Direction régionale de la santé et aux services de la santé publique. Toutefois, en cas de refus du patient de suivre les traitements nécessaires, toutes ces données seront conférées aux autorités concernées pour soumettre le malade aux soins.
Consacrer le principe ''la santé pour tous'' Sur un autre plan, et partant de l'approche cohérente visant à consacrer le principe ''la santé pour tous'', la nouvelle loi a été fortifiée par la mise en place d'un programme national pour la prévention et le suivi de la situation épidémiologique et sanitaire en Tunisie, l'objectif étant d'inciter les catégories à risques à consulter et de permettre, ainsi, d'identifier de nouveaux cas et de les prendre en charge de manière précoce.
A cet effet, plusieurs centres biologiques spécialisés dans le suivi du SIDA ont été créés, lesquels seront généralisés progressivement à toutes les régions du pays. Selon un communiqué officiel, la Tunisie compte 1400 séropositifs et environ 400 personnes seraient décédées depuis l'apparition du sida en 1985, une situation jugée stable par l'ONUSIDA par rapport à d'autres pays. Aujourd'hui, seules 800 personnes entre malades et séropositifs sont encore vivantes. Nombre d'entre elles ont été atteintes suite à une transfusion sanguine (sang contaminé). Mais la transmission par voie sexuelle est également fréquente. La transmission mère-enfant explique, quant à elle, pourquoi 3% des malades sont des enfants. Les autorités concernées indiquent que « malgré la propagation dans le monde de certaines maladies transmissibles, la Tunisie a réussi à maintenir une stabilité relative du nombre de cas ». Cependant, en Tunisie, on enregistre, tous les ans, quelque 70 nouveaux cas. Parmi ces malades, 60% sont des hommes, et 33% des femmes, selon les chiffres de l'Association Tunisienne de Lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissibles et le SIDA (ATLSIDA).
La situation serait « plus stable », selon l'ONUSIDA, grâce notamment au renforcement des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et du contrôle systématique des produits sanguins. En Tunisie, ce sont plutôt les actions préventives et la discrimination à l'égard des personnes atteintes du SIDA ou porteuses du virus VIH, qui sont souvent critiquées. D'une part, on estime que les actions préventives restent insuffisantes et doivent être beaucoup plus fréquentes et ciblées. D'autre part, ces malades sont souvent exclues du circuit social. Selon l'ATLSIDA, ces personnes sont très souvent licenciées par leurs employeurs dès qu'ils apprennent leur sérologie. Des enfants atteints du SIDA sont eux aussi descolarisés. Un effort donc pour leur réintégration, qu'elle soit sociale ou professionnelle, reste à faire. Sur le plan de traitement médical, les patients tunisiens restent avantagés par rapport à des malades d'autres pays. En effet, la trithérapie, le traitement le plus efficace à l'heure actuelle, est généralisée et gratuite depuis 2001. D'ailleurs, ces personnes sont traitées au service des maladies infectieuses à l'hôpital Rabta de Tunis, au CHU de Sousse et celui de Sfax. Pour la période à venir, parmi les priorités fixées à ce niveau, figurent la lutte contre les maladies graves et chroniques, la prise en charge des populations vulnérables et à besoins spécifiques et la garantie de la sécurité des médicaments, des sérums et vaccins et du sang et dérivés. A rappeler qu'en 25 ans, le SIDA a fait plus de 25 millions de morts et 40 millions de personnes sont séropositives ou malades. Pour la seule année 2006, environ 4,3 millions de personnes ont été contaminées de par le monde.