En l'espace de quelques matches, l'Espérance a trouvé une autre dimension, celle qui était d'ailleurs sienne et qu'elle a en quelque sorte perdu sans pour autant que cela influe négativement sur ses résultats. Les "Sang et or" ont fait la course pendant toute la saison en tête sans jamais convaincre ou presque. Nous disons ou presque car elle a réussi au moins durant un match lors de la phase aller à nous persuader que l'exercice en cours pourrait être le sien. C'était à Sousse face à cette même Etoile qu'elle a battue sur le score de un but à zéro suite à un joli but de la tête de Michael Eneramo. Pour le reste, c'était des victoires étriquées obtenues grâce à des exploits individuels et des prestations mitigées. Il a fallu une défaite lors du derby pour que les choses changent. Ce changement est intervenu depuis l'avènement de Faouzi Benzarti. Il a en premier lieu mis un latéral de métier sur le flanc droit de la défense et replaça Zied Derbali dans l'axe, soit dans son poste de prédilection. Et le compartiment qui donna du fil à retordre à Cabral d'abord et Demoraïs par la suite de devenir hermétique. L'Espérance n'encaisse plus de buts et c'est ce qui devrait baliser la voie du succès aux coéquipiers de Hamdi Kasraoui car une équipe qui ne peut compter sur un bloc défensif assez solide ne peut aller bien loin. Connaissant bien le tempérament du coach "Sang et or", il a surtout mis les joueurs devant leurs responsabilités. Désormais, il n'est plus question de voir un seul élément traîner la patte. La notion de groupe a refait surface et il n'est plus question de se cacher derrière les prouesses des éléments clé.
Un pour tous... Face à l'Etoile, il n'y a pas eu un seul joueur qui soit passé à côté du sujet. Les porteurs d'eau ont fait comme il se doit leur boulot. Korbi et Souissi se sont imposés en milieu de terrain obligeant les Etoilés à miser beaucoup plus sur les balles arrêtées que sur les attaques placées. Darragi, marqué de très près s'en est bien sorti en évitant les gestes techniques superflus. Le stratège "Sang et Or" a appris à dépouiller son jeu en cherchant toujours à s'appuyer sur un coéquipier et en évitant de garder plus qu'il n'en faut la balle. Basela et Chammam participèrent activement à la manœuvre offensive. Abdi fut lui aussi l'auteur d'un bon match en s'imposant dans les duels aériens et en mettant à profit son expérience des grand rendez-vous. Il a démontré qu'il demeure l'un des meilleurs à son poste en Tunisie. Enfin, la paire d'attaque a mené la vie dure aux défenseurs étoilés en manquant toutefois de lucidité devant les buts de Balbouli. C'est d'ailleurs, le seul hic de la formation de Faouzi Benzarti et il concerne Bienvenu et Michael. Ce dernier ne marque plus. Pire encore, il rate des buts faciles. Bienvenu et le Nigérian font un travail énorme en attaque mais la concrétisation n'est pas au rendez-vous. Ceci nous amènera à dire que l'Espérance ne dépend pas d'un seul joueur comme on avait tendance à le croire depuis le début de la saison. Benzarti a changé la donne et les dernières sorties des "Sang et Or" le prouve. On se donne à fond, on mouille le maillot, on évolue en bloc et celui ou ceux qui ne peuvent suivre le rythme n'ont plus de place au sein de l'équipe. La grinta, l'envie de vaincre et surtout une forte personnalité, c'est ce que dégage l'Espérance de Benzarti. Et dire que les sceptiques à son retour au parc B étaient nombreux. Hamdi Meddeb a pris les devants et sans se poser des questions, il fit appel à ses services. Une initiative qui pourrait valoir plus d'une satisfaction à l'équipe de Bab-Souika déjà vainqueur de la coupe de l'UNAF des clubs vainqueurs de coupe, leader du championnat national à deux journées de la fin avec deux points d'avance sur son poursuivant immédiat, à savoir le Club Africain, qualifiée pour les demi-finales de la coupe de Tunisie et éventuellement pour la finale de la champion's league arabe après son succès en Algérie devant l'E.S.Sétif en Algérie. Qui dit mieux? Les quatre-vingt-dix ans de l'Espérance devraient être fêtées de la plus belle des manières par le doyen des clubs tunisiens. Encore quelques jours et nous serons définitivement fixés. Et si la moisson s'avérait à la mesure des attentes, Faouzi Benzarti aura grandement contribué à ce projet colossal même s'il n'est là que depuis quelques semaines.